Recherches sur l'entendement humain, d'après les principes du sens commun: Ouvrage traduit de l'Anglois

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Chez Jean Meyer, 1768 - Intellect - 320 pages
 

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Popular passages

Page 203 - ... état de découvrir cette différence. Il suit de là évidemment qu'un aveugle de naissance peut parler assez pertinemment des couleurs, et répondre d'une manière assez satisfaisante à toutes les questions qu'on pourrait lui faire touchant leur nature , leur composition , leurs nuances , leur éclat , pour faire oublier qu'il manque de l'organe qui donne aux autres toutes ces connaissances.
Page 154 - ... conçues que la sensation qui me les suggère. Les philosophes nous disent communément que nous acquérons l'idée de l'étendue en touchant les extrémités d'un corps; et ils donnent cette explication comme tranchant toutes les difficultés. Pour moi, je l'avoue, j'ai fait tous mes efforts et j'ai pris toutes les peines imaginables pour trouver comment le toucher peut nous donner l'idée de l'étendue, et toutes mes recherches à cet égard ont été infructueuses.
Page 119 - ... ses alarmes. Un chien ou un cheval distingue très-bien, .au ton de la voix de l'homme qui lui parle , si l'on prétend le caresser ou le menacer. Mais les brutes, autant que nous en pouvons juger, n'ont aucune notion de contrat , de traité, ni d'obligation morale d'y être fidèle. Si la nature leur avait donné ces notions, probablement elle leur aurait donné des signes naturels pour les exprimer ; quand elle refuse ces notions, il est aussi impossible de les acquérir par le secours de l'art...
Page 68 - Enfin le triomphe des idées fut parfait dans le Traité de la nature humaine qui anéantit les Efprits , en ne laiffant dans l'univers d'autre exiftence que celle des impreffions & des idées.
Page 51 - ... l'objet immédiat de ma mémoire , & que , quand je l'imagine actuellement préfente, c'eft la fenfation elle-même, & non pas l'idée de cette fenfation, qui eft l'objet de mon imagination.
Page 213 - Elle éprouve dans l'éloignement une certaine dégradation de couleur , une confufion fenfible des parties les plus fines & les plus délicates qui femblent difparoître à uae plus grande diftance.
Page 22 - Si tu n'as pas la puissance de dissiper ces nuages et ces fantômes que tu as toi-même élevés, retire ce rayon que tu ne donnes jamais que d'une main avare, et qui a jeté une espèce de sort sur nos esprits. Je n'ai plus pour toi ni foi ni respect ; je renonce à ton flambeau; laisse mon âme suivre bonnement la pure lumière du sens commun.
Page 7 - ... ce fauvage, dis- je, eft comme l'arbre de la forêt , l'enfant inculte de la nature. Cependant ce même fauvage a danslui le germe d'un logicien , d'un littérateur, d'un orateur, d'un poete, d'uni politique, d'un fage , d'un faint, fil'oni veut.
Page 10 - Mais long* tems avant que nous foyons capables de réflexion, elles font .déjà fi compofées, fi mêlées» en un mot fi contrefaites par une foule...
Page 226 - Le paradoxe dont je veux parler, c'eft celui qui dit que la couleur n'eft pas une qualité des corps, mais feulement

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