Mémoires de Madame la baronne de Batteville: ou La veuve parfaite

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chez J. F. Bassompierre, 1766 - Epistolary fiction, French - 324 pages
 

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Popular passages

Page 159 - C'eft la premiere faveur que j'ai recue » de la fortune : des malheurs fans exemple, » m'ont forcé à m'expatrier dans ma jeunefle , » & me pourfuivent avec une opiniâtreté que » rien n'egale. J'ai perdu tout ce qui pouvoit » m'attacher à la vie ; & je fuis encore forcé de » m'arracher aux douceurs que je goûtois dans » votre commerce. Rien n'exifte plus pour moi » dans le monde ; & je n'exifte plus pour per» fonne : ceux qui pourroient prendre quelque » intérêt à ma fortune, me...
Page 185 - ... crainte de vous abandonner m'engage à combattre. Au refte fi vous croyez que je fois obligée d'exécuter les defTeins de mon Pere, vous pouvez me décharger de ce pénible devoir, en le rempliflant...
Page 99 - Baron de toutes mes pensées à cet égard, & de lui laifièr lire les progrès qu'il faifoit dans mon ame. Chaque jour ma paffion diminuoit , & je parvins enfin à bannir tout ce que le fouvenir de mon amant avoit laiffé de tumultueux dans mon ame. A...
Page 14 - Cavalerie , qui ayant beaucoup diffipé dans » fa jeunefle, n'avoit plus d'autte bien , que ce » qu'il tiroit du fervice ; ce qui ne l'empêcha » point d'époufer , par inclination , une fille de » qualité , qui n'avoit pas plus de fortune que » lui. La mort de mon pere, qui fuivit de près » ce mariage, biffa fon époufe, qui étoit greffe » de fix mois, dans une indigence abfolue.
Page 160 - Monfieur , adieu pour ja» mais ; que je vive au moins dans votre fou«, venir. Si le Ciel terminoit mes peines en fi,, niflant ma vie , vous feriez informé , & de » mon nom , & de mes infortunes : je fuis » fûr qu'alors vous approuveriez les raifons d'une y, conduite qui a dû vous paroître bien exrraor
Page 149 - J'entendis plufieurs perfonnes dans l'ef» calier ; je leur criai de toutes mes forces de, » ne point penfer à moi, & de ne fonger qu'à » fauver Julie. Au moment la porte de ma » chambre fut enfoncée ; & l'horreur du fpec» tacle qui s'offrit à mes yeux , ne s'effacera » jamais de ma mémoire. Une antichambre , » qui étoit commune à mon appartement, & "•.à celui de ma fille , étoit embrâfée ; & je vis » la femme de chambre de ma chere Julie , " fe lancer au travers des flammes ;...
Page 47 - Mere, & comme je l'ai confervée , je vais vous la tranfcrire. Adorons les fecrets de la divine Providence, ma chere Julie; c'eft elle qui de toute éternité avoit déterminé notre voyage dans ces...
Page 295 - Pere, je l'euflè mis en exécution , fi ma tendreflè pour vous ne m'eût retenue. Le parti que vous prenez rompt mes liens , & me met en liberté de difpofer de moi. Demain à pareille heure , fi vous n'êtes pas chez moi en 'Ûifpofition de m'obéïr aveuglément , je pars pour Paris , fans que rien puiflè m'arrêter.
Page 279 - Monfieur ; loin de re» garder notre union comme un bonheur , je » fais que le confentement que vous y donne» riez , feroit pour vous un fupplice. Comme je » fais tous vos fecrets , apprenez les miens : je » vous aime, Monfieur. Formée d'un fang...
Page 99 - deux cœurs , ce me femble; l'un des deux , » foumis à la raifon & au devoir, confentoit à » tout ce qu'on exigeoit de moi : l'autre faifoit » un bruit épouvantable , fe révoltoit, fans que » je daignaUe faire attention à fes cris ; & pen...

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