Page images
PDF
EPUB

MARGUERITE DE VALOIS C'était un bruit immense, une incroyable fète ;

[blocks in formation]

O douleur ! de cette ombre aucun cri ne s'échappe; | Pourquoi, pour l'arracher de sa prison infâme,
N'avoir pas en son nom proclamé l'oriflamme?
C'est un gouffre sans fin dont on mure la trappe,
Pourquoi l'avoir laissé mourir?

Un vase d'où l'encens a fui.

C'est un monde englouti dont l'empreinte s'efface,
Un rivage perdu dont on cherche la trace,
Un cadavre; ce n'est pas lui!

[blocks in formation]

C'est ainsi qu'on regrette. On s'émeut sur la cendre
On va sur un cercueil qui ne peut vous entendre
Épancher de banals regrets.

Puis au roi qui succède on se vend cher de même,
On retourne son cœur au vent du diadême,
On oublie et l'on pleure après.

O toi son âme qui voltige,
Beau fruit d'or tombé de sa tige,
Monument que Dieu seul érige,
Pure flamme de ce flambeau,
Tu sais dans ton pieux mystère,
Parmi cette foule éphémère,
Quel cœur plein d'un regret sincère
S'effeuille ouvert sur ce tombeau.

Tu sais que le peuple, humble foule,
Dans son ruisseau troublé déroule
Plus d'or que souvent il n'en coule
Dans le fleuve où l'azur a lui.
Tu sais que simple quand il aime,
Sans intérêt et sans blasphême,
Il n'attend rien du diadême,
Et qu'on ne l'achète pas, lui!

Tu sais, invisible colombe,
Que peut-être sur cette tombe,
Où le luxe apporte sa bombe,
Le pauvre seul répand son pleur.
Tu sais, dans cette sombre fête,
Où le clinquant élève un faîte,
Que le riche apporte sa quête,
Que le peuple apporte son cœur.

HERMANCE LESGUILLON.

Paris.-Imprimerie de A. APPERT, passage du Caire, 54.

[graphic][ocr errors][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed]
« PreviousContinue »