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pellons la feptuagefime. Les Grecs l'appelÌent apocréas ou privation de chair, parce qu'après le dimanche qui la fuit, on ceffe de manger de la chair, & l'on ufe de laitage jufqu'au fecond jour après la quinquagefime, que commence le grand jeûne de carême. Pendant l'apocréas, on ne chante ni triode ni alleluia. Dict. de Trév.

n'étoit qu'ils fuffent auffi délégués dur pape, pour le jugement de quelques caufes d'importance. Quoiqu'ils fuffent nonces du pape, ils cédoient néanmoins aux évêques comme il parut au concile de Conftantinople en 536, où Pélage, apocrifiaire du pape Agapet, & le premier de fes nonces apoftoliques qu'on trouve APOCRISIAIRE, f. m. dans l'Hiftoire dans l'histoire, foufcrivit après les évêancienne, c'étoit un officier établi pourques. Ces apocrifiaires étoient toujours porter & faire les meffages, intimer les des diacres, & jamais des évêques, car ordres, ou déclarer les réponses d'un prince ceux-ci n'étoient employés qu'aux amou d'un empereur. baffades extraordinaires, ou aux légations. Nous avons remarqué que les patriarches en Orient avoient leur apocrifiaire. Ainfi dans le fynode tenu à Constantinople l'an 439, Diofcore, apocrifiaire de l'églife d'Alexandrie, foutint la primatiede fon prélat contre celui d'Antioche. On trouve aufli des exemples d'apocrifiaires que les papes ont envoyés aux patriarches d'Orient. On a encore donné le nom d'apocrifiaires aux chanceliers, que l'on appelloit auffi référendaires. Ainfi S. Ouer eft appellé apocrifiaire du roi ; & Aimoin dit qu'il étoit référendaire. Voyez LÉGAT. Ducange, Gloff. latinit. Thomaff. Difcip.. ecclefiaft.

Ce mot eft formé du grec àroxpíois, refponfum, réponse; d'où vient qu'il s'appelle fouvent en latin refponfalis, porteur de réponses.

Cet officier devint enfuite chancelier de l'empereur, & garda les fceaux. Nous trouvons quelquefois dans un latin barbare afecreta fecretaire, pour apocriftarius. Zozime le définit un fecretaire des affaires étrangeres. C'est ce que Vopifcus, dans la vie d'Aurelien, appelle Notarius fecretorum. Voyez SECRETAIRE, &c.

Les patriarches donnerent enfuite ce nom aux diacres qu'ils députoient pour les intérêts de leurs églifes, & aux eccléfiaftiques qui étoient envoyés de Rome Bingham, dans fes Antiquités ecclépour traiter des affaires du faint fiege: car, fiaftiques, obferve que la fonction d'apo outre les fous-diacres & les défenfeurs que crifiaire des papes peut avoir commencé les papes envoyoient de temps en temps vers le temps de Conftantin, ou peu après dans les provinces, pour y exécuter leurs la converfion des empereurs, qui dut ordres; ils avoient quelquefois un nonce néceffairement établir des correfpondanordinaire réfidant à la cour impériale, ces entr'eux & les fouverains pontifes : que les Grecs appelloient apocrifiaire, & mais on n'en voit guere le nom que vers Tes Latins refponfalis; parce que fon em- le regne de Juftinien, qui en fait mention ploi n'étoit autre que d'expofer au prince dans fa Novelle VI, ch. ij, par laquelle les intentions du pape, & au pape les il paroît que tous les évêques avoient de volontés de l'empereur, & les réponses femblables officiers. A leur imitation les réciproques de l'un & de l'autre fur ce monafteres eurent auffi dans la fuite des qu'il avoit à négocier de forte que ces apocrifiaires, qui ne réfidoient pourtant apocrifiaires étoient, à proprement par- pas perpétuellement dans la ville impériale ler, ce que font les ambaffadeurs ordi- ou à la cour, comme ceux du comme ceux du pape; mais naires des fouverains & les nonces du qu'on déléguoit dans le befoin pour les pape auprès des princes. Saint Grégoire affaires que le monaftere, ou quelqu'un le grand avoit exercé cet emploi avant des moines, pouvoit avoir au dehors on que d'être pape, & plufieurs autres l'ont devant l'évêque: Dans ces cas, Juftinien, auffi exercé avant leur pontificat. Les dans fa Novelle LXXIX, veut que les apocrifiaires n'avoient aucune jurifdic- afcetes, & les vierges confacrées à Dieu, tion à Conftantinople, (ainfi que les comparoiffent & répondent par leurs apo nonces n'en ont point en France,) fi ce | crifiâires. Ils étoient quelquefois clercs

:

comme il paroît par les actes du V concile général, où Théonas fe nomme prêtre & apocrifiaire du monaftere du mont Sinai. C'étoit à-peu-près ce que font aujourd'hui les procureurs dans les monafteres, ou même les procureurs généraux des ordres religieux. Suicer ajoute, que les empereurs de Conftantinople ont aufli donné quelquefois à leurs ambaffadeurs ou envoyés le titre d'apocrifaire ou apocrifiaire. Bingham, Orig. ecclef. lib. III. c. xiij. 5. 6.

L'héréfie des Monothélites & celle des Iconoclaftes qui la fuivit, abrogerent l'ufage où la cour de Rome étoit d'avoir un apocrifiaire à Conftantinople. (G)

* APOCROUSTIQUES, (Médecine.) épithete que l'on donne aux remedes dont la vertu eft aftringente & percuflive. Ce mot eft formé de ámoxpo, je réprime. APOCRYPHE, (Théologie.) du grec aπóxpuzos, terme qui, dans fon origine & απόκρυφος felon fon étymologie, fignifie caché.

En ce fens, on nommoit apocryphe tout écrit gardé fecrettement, & dérobé à la connoiffance du public. Ainfi les livres des Sybilles à Rome, confiés à la garde des décemvirs, les annales d'Egypte & de Tyr, dont les prêtres feuls de ces royaumes étoient dépofitaires, & dont la lecture n'étoit pas permife indifféremment à tout le monde, étoient des livres apocryphes. Parmi les divines Écritures un livre pouvoit être en même temps, dans ce fens général, un livre facré & divin, & un livre apocryphe: facré & divin, parce qu'on en connoiffoit l'origine, qu'on favoit qu'il avoit été révélé : apocryphe, parce qu'il étoit dépofé dans le temple, & qu'il n'avoit point été communiqué au peuple; car, loríque les Juifs publioient leurs livres facrés, ils les appelloient canoniques & divins, & le nom d'apocryphes reftoit à ceux qu'ils gardoient dans leurs archives. Toute la difference confiftoit en ce qu'on rendoit les uns publics, & qu'on n'en ufoit pas de même à l'égard des autres ; ce qui n'empêchoit pas qu'ils ne puffent être facrés & divins, quoiqu'ils ne fuffent pas connus pour tels du public; ainfi, avant la traduction des Septante, les livres de l'ancien Teftament pouvoient être appellés apocryphes, par rapport aux Gentils; & par rapport aux

Juifs, la même qualification convenoit aux livres qui n'étoient pas inférés dans le canon ou catalogue public des Écritures. C'est précisément ainfi qu'il faut entendre ce que dit faint Epiphane, que les livres apocryphes ne font point déposés dans l'arche parmi les autres écrits infpirés.

Dans le chriftianisme, on a attaché au mot apocryphe une fignification différente, & on l'emploie pour exprimer tout livre douteux, dont l'auteur eft incertain, & fur la foi duquel on ne peut faire fond; comme on peut voir dans faint Jérôme, & dans quelques autres peres Grecs & Latins plu anciens que lui ainfi l'on dit un livre, un paffage, une hiftoire apocryphe, &c. lorfqu'il y a de fortes raifons de fufpecter leur authenticité, & de penfer que ces écrits font fuppofés. En matiere de doctrine, on nomme apocryphes les livres des hérétiques & des fchifmatiques, & même des livres qui ne contiennent aucune erreur, qui ne font point reconnus pour divins, c'eft-à-dire, qui n'ont été compris ni par la fynagogue ni par l'Églife, dans le canon, pour être lus en public dans les affemblées des Juifs ou des Chrétiens. Voyez CANON, BIBLE

mais

Dans le doute fi un livre eft canonique ou apocryphe, s'il doit faire autorité ou non en matiere de religion, on fent la néceflité d'un tribunal fupérieur & infaillible pour fixer l'incertitude des efprits ; & ce tribunal eft l'Églife, à qui feule il appar tient de donner à un livre le titre de divin en déclarant que le nom de fon auteur peut le faire recevoir comme canonique. ou de le rejeter comme fuppofé.

Les Catholiques & les Proteftans ont eu des difputes très-vives fur l'autorité de quelques livres que ces derniers traitent d'apocryphes, comme Judith, Efdras, les Machabées : les premiers fe font fondés fur les anciens canons ou catalogues, & fur le témoignage uniforme des peres; les autres fur la tradition de quelques églifes. M. Simon, en particulier, foutient que les livres rejetés par les Protefans, ont été cer-tainement lus en Grec dans les plus anciennes églifes, & même par les apôtres; ce qu'il infere de plufieurs paffages de leurs écrits. Il ajoute que l'Eglife les reçut des

Grecs Helléniftes, avec les autres livres de l'Écriture, & que fi l'Églife de Palestine refufa toujours de les admettre, c'eft feulement parce qu'ils n'étoient pas écrits en hébreu comme les autres livres qu'elle lifoit, & non qu'elle les regardât comme apocryphes, c'eft-à-dire fuppofés. A ce raisonnement, les Proteftans oppofent l'autorité des écrivains de tous les fiecles, qui diftinguent précisément les livres en queftion, de ceux qui étoient compris dans le canon des Juifs.

Les livres reconnus pour apocryphes par l'églife catholique, qui font véritablement hors du canon de l'ancien Teftament, & que nous avons encore aujourd'hui, font l'oraifon de Manafsès, qui eft à la fin des Bibles ordinaires les III & IV livres d'Efdras, les III & IV livres des Machabées. A la fin du livre de Job, on trouve Á une addition dans le grec qui contient une généalogie de Job, avec un difcours de la femme de Job; on voit auffi, dans l'édition grecque, un Pleaume qui n'eft pas du nombre des CL, & à la fin du livre de la Sageffe, un difcours de Salomon, tiré du viije chap. du IIIe livre des Rois. Nous n'avons plus le livre d'Enoch, fi célebre dans l'antiquité; & felon faint Auguftin, on en en fuppofa un autre plein de fictions, que tous les Peres, excepté Tertullien, ont regardé comme apocryphe. Il faut auffi regarder dans la claffe des ouvrages apocryphes, le livre de l'affomption de Moyfe, & celui de l'affomption ou apocalypfe d'Elie. Quelques Juifs ont fuppofé des livres fous le nom des Patriarches, comme celui des générations éternelles, qu'ils attribuoient à Adam. Les Ebionites avoient pareillement fuppofé un livre intitulé l'échelle de Jacob & un autre qui avoit pour titre la généalogie des fils & filles d'Adam; ouvrages imaginés ou par les Juifs, amateurs des fiations, ou par les hérétiques, qui, par cet artifice, femoient leurs opinions, & en recherchoient l'origine jufque dans une antiquité propre à en impofer à des yeux peu clairvoyans. Voyez ACTES DES APOTRES. (G)

APOCYN, apocynum, f. m. (Hift. nat. & bot.) genre de plante à fleurs monopétales, & faites en forme de cloche; ces fleurs ne

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font pas tout-à-fait femblables dans toutes les efpeces; il faut décrire féparément les principales différences que l'on y remarque.

1o. Il y a des efpeces d'apocyn dont les fleurs font des cloches découpées. Il s'éleve du fond du calice un piftil qui tient à la partie poftérieure de la fleur comme un clou, & qui devient dans la fuite un fruit à deux gaînes, qui s'ouvre dans fa longueur de la base à la pointe, & qui renferme plufieurs femences garnies d'une aigrette, & attachées à un placenta raboteux.

2o. On trouve quelques autres efpeces d'apocyn dont les fleurs font des cloches renverfées & découpées. Il s'éleve du milieu de ces fleurs un chapiteau fort joli, qui eft formé par cinq cornets difpofés en rond. Ce chapiteau reçoit dans fon creux le piftil qui fort du centre du calice. Lorfque la fleur est paffée, ce piftil devient un fruit à deux gaînes, elles s'ouvrent d'un bout à l'autre, & laiffent voir un placenta feuilleté, fur lequel font couchées par écailles plufieurs femences chargées d'une aigrette; ajoutez aux caracteres de ce genre, que ces efpeces rendent du lait. Tournefort, Inft. rei herb. Voyez PLANTE. (I)

Harris prétend que l'apocyn est semblable à l'ipécacuana, qu'il purge violemment par haut & par bas, & qu'il eft impoffible de diftinguer l'apocyn en poudre du véritable ipécacuana, quoique ces deux racines entieres different par la couleur des filets qui les traversent. (N)

APODICTIQUE; ce mot eft formé du grec dodéinvopas, je démontre, je montre αποδεικνομαι, clairement; c'eft, en Logique, un argument ou fyllogifme clair, une preuve convaincante, ou démonftration d'une chofe. V. DÉMONSTRATION, ARGUMENT, &c. (X)

* ÀPÓDIOXIS, (Belles-Lettres.) figure de rhétorique, par laquelle on rejette avec indignation un argument ou une objection comme abfurde.

* APODIPNE, f. m. de arò Tou SeíTovou, après le repas du foir (Lithurg.); office de l'églife grecque, qui répond à ce qu'on appelle complies dans notre églife. Il y a le grand apodipne & le petit ; celui-ci eft pour le courant de l'année; le grand n'eft que pour le carême.

APODIPNE ou APODEIPNE, (Mufi- | Hipparque ayant obfervé, 140 ans avant que des anc.) chanfons des Grecs pour l'a- Jefus-Chrift, que l'apogée du foleil étoit au près fouper. Les Latins les appelloient poft-5d 30' des ; & Riccioli ayant obfervé en cania. (F. D. C.) l'an de Jefus - Christ 1646, qu'il étoit au 7d 26' du 9, il s'enfuit que le mouvement annuel de l'apogée eft de i' 2", puifqu'en divifant la différence 31d 56' 15" réduite en minutes, par l'intervalle 1786 des années écoulées entre les deux observations, il vient pour quotient 1' 2", comme le portent les tables de M. de-la-Hire.

APODYTERÍON, (Hiftoire anc.) piece des anciens Thermes ou de la Palestre, dans laquelle on quittoit fes habits, foit pour le bain, foit pour les exercices de la Gymnaftique à en juger par les Thermes de Dioclétien avant leur démolition, l'apodyterion étoit un grand fallon octogone de figure oblongue, dont chaque face formoit un demi-cercle, & dont la voûte étoit foutenue par pluileurs colonnes d'une hauteur extraordinaire. Mém. de l'Acad. tom. I. (G)

APOGÉE, f. m. c'eft, en Aftronomie, le point de l'orbite du foleil ou d'une planete, le plus éloigné de la terre. Voyez ORBITE & TERRE.

La feule de toutes les planetes qui ait un apogée & un périgée véritables, est la lune, parce que cette planete tourne véritablement autour de la terre; cet apogée, auffibien que le périgée, a un mouvement trèsfenfible d'occident en orient, felon la fuite des fignes, de forte que l'axe ou la ligne des apfides ne se trouve au même point du ciel, qu'après un intervalle d'environ neuf

Ce mot eft compofé de aò, ab & de y, ou zala, terra, terre; apogée fignifie auffians. grotte ou voûte fouterraine.

L'apogée eft un point dans les cieux, placé à une des extrémités de la ligne des apfides. Lorsque le foleil ou une planete eft à ce point, elle fe trouve alors à la plus grande distance de la terre où elle puiffe être pendant fa révolution entiere. Voyez APSIDE, TERRE, PLANETE, &c.

Le point oppofé à l'apogée s'appelle périgée. Voyez PÉRIGÉE.

Les anciens Aftronomes qui plaçoient la terre au centre du monde, confidéroient particulièrement l'apogée & le périgée. Quant aux modernes, qui font occuper au foleil le lieu que les anciens avoient accordé à la terre, il n'eft plus queftion pour eux d'apogée & de périgée, mais d'aphélie & périhélie. L'apogée du foleil eft la même chofe que l'aphélie de la terre, & le périgée du foleil eft la même chofe que le perihélie de la terre. Voyez APHÉLIE & PERIHÉLIE; Voyez auffi SYSTEME.

On peut déterminer la quantité du mouvement de l'apogée par deux obfervations faites en deux temps fort éloignés l'un de l'autre; on réduira en minutes la différence donnée par les deux obfervations, & on divifera les minutes par le nombre d'années comprifes entre les deux obfervations le quotient de cette divifion fera le mouvement annuel de l'apogée. Ainfi |

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De plus, le mouvement de l'apogée de la lune eft fujet à une inégalité confidérable; car lorfque cet apogée fe trouve dans la ligne des fyzigies, il paroît fe mouvoir de même que le foleil, felon la fuite des fignes; mais dans les quadratures, il est au contraire rétrograde. Or les mouvemens de l'apogée, foit qu'il s'accélere ou qu'il rétrograde, ne font pas toujours égaux, car il doit arriver, lorsque la lune est dans l'un ou l'autre quartier, que la ligne de fon apogée s'avancera bien plus lentement qu'à l'ordinaire, ou qu'il deviendra rétrograde; au lieu que fi la lune eft en conjonction, le mouvement de l'apogée fera le plus rapide qu'on pourra obferver. Voyez APSIDE. Inft. Aft. de M. le Monnier. La caufe du mouvement de l'apogée de la lune eft le fujet d'une grande queftion qui n'eft pas encore décidée au moment que j'écris ceci. Voyez ATTRACTION & LUNE. (O)

APOGRAPHE, f. m. (Grammaire.) ce mot vient de anò, prépofition grecque qui répond à la prépofition latine à ou de, qui marque dérivation, & de pάow, fcribo ainfi apographe eft un écrit tiré d'un autre; c'eft la copie d'un original. Apographe est oppofé à autographe. (F)

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APOINTER, v. act. en terme de Tondeur, c'eft faire des points d'aiguille à une piece de drap, fur le manteau ou côté du

chef qui enveloppe la piece, pour l'empê- 1 Niceph. hist. ecclef. liv. II. ch. xij. Vincent cher de fe déplier. de Lerins.

*APOLITIQUE, f.m. (Lith.) c'est dans l'église grecque, une forte de refrein qui termine les parties confidérables de l'office divin. Ce refrein change felon les temps. Le terme apolitique eft compofé de anò & de xów, je délie, je finis, &c. APOLLINAIRES

λύω

ou APOLLINARISTES, f. m. pl. (Theol.) Les Apollinaires font d'anciens hérétiques, qui ont prétendu que Jefus-Chrift n'avoit point pris un corps de chair tel que le nôtre, ni une ame raifonnable telle que la nôtre. Apollinaire de Laodicée, chef de cette fecte, donnoit à Jesus-Chrift une efpece de corps, dont il foutenoit que le verbe avoit été revêtu de toute éternité : il mettoit auffi de la différence entre l'ame de Jefus-Chrift & ce que les Grecs appellent vous, esprit, entendement; en conféquence de cette diftinction, il difoit que le Chrift avoit pris une ame, mais fans l'entendement; défaut, ajoutoit-il, fuppléé par la présence du Verbe. Il y en avoit même entre fes fectateurs, qui avançoient pofitivement que le Chrift n'avoit point pris d'ame humaine.

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Apollinaire prétendoit encore que les ames étoient engendrées par d'autres ames, comme il en et des corps. Théodoret l'accufe d'avoir confondu les perfonnes en Dieu, & d'être tombé dans l'erreur des Sabelliens. S. Bafilide lui reproche d'un autre côté d'abandonner le fens littéral de l'Ecriture, & de rendre les livres faints entièrement allégoriques.

L'héréfie d'Apollinaire confiftoit, comme on voit, dans des diftinctions très-fubtiles: c'étoit une queftion compliquée de Métaphyfique, de Grammaire, & de Théologie, à laquelle il n'étoit guere poflible que le commun des fideles entendît quelque chofe; cependant l'hiftoire eccléfiaftique nous apprend qu'elle fit des progrès confidérables en Orient. La plupart des églifes de cette partie du monde en furent infectées. Elle fut anathématifée dans un concile tenu à Alexandrie fous S. Athanafe en 362, & dans ceux d'Antioche en 378, & de Rome en 382.

Cette héréfie eut plufieurs branches, dont la principale fut celle des Démocrites. Voyez DÉMOCRITES. (G)

APOLLINAIRES (Jeux), ludi appollina

broient tous les ans à Rome en l'honneur
d'Apollon, le cinquieme jour de Juillet,
dans le grand cirque, & fous la direction
du préteur. Une tradition fabuleufe dit
qu'à la premiere célébration de ces jeux,
le peuple étonné d'une invafion foudaine
des ennemis, fut contraint de courir aux
armes; mais qu'une nuée de flêches & de
dards tombant fur les agreffeurs
ils fu-
rent difperfés, & que les Romains reprirent
leurs jeux, après avoir remporté la vic-
toire. (G)

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Selon l'évêque Pearson, écrivain Anglois » la différence entre l'héréfie des Apollinaires, (Hift. anc, & Myth,) jeux qui fe céléres, & celle des Ariens, eft, que les Apollinaires foutenoient que Dieu fe » revêtit en même temps de la nature de » la chair & de l'ame de l'homme, au lieu » que les Ariens ne lui attribuoient que » la nature de la chair. Il y a deux chofes à » remarquer dans l'héréfie des Apollinaires, " Io. un fentiment philofophique qui "confiste à diftinguer trois parties dans »l'homme, l'ame, l'entendement & le corps 20. un fentiment théologique, 2o. : "par lequel il paroît qu'ils compofoient la » nature humaine de Jefus-Chrift d'un corps & d'une ame tels que nous les »avons, à l'exception que l'ame humaine "prife par Jefus-Chrift, étoit féparée de »notre entendement. » Nous remarquerons que l'évêque Pearfon femble s'écarter ici de l'opinion commune des auteurs qui ont travaillé fur l'hiftoire eccléfiaftique, en fuppofant qu'Apollinaire accordoit à Jefus Christ un vrai corps tel que le nôtre. Voyez

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*APOLLON, f. m. (Myth.) dieu des païens, fingulièrement révéré par les Grecs & par les Romains, qui le regardoient comme le chef des mufes, l'inventeur des beaux arts, & le protecteur de ceux qui les cultivent. Cicéron diftingue quatre Apollons le premier & le plus ancien fut fils de Vulcain le fecond naquit de Corybas, dans l'île de Crete le troifieme & le plus connu, paffe pour fils de

Jupiter

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