Poèmes et poésies

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Dentu, 1855 - French poetry - 268 pages
 

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Popular passages

Page 5 - Félicité perdue, où l'âme en pleurs se noie ! 0 lumière, ô fraîcheur des monts calmes et bleus , Des coteaux et des bois feuillages onduleux; Aube d'un jour divin, chant des mers fortunées, Florissante vigueur de mes belles années. . . Vous vivez, vous chantez, vous palpitez encor, Saintes réalités, dans vos horizons d'or! Mais, ô nature, ô ciel, flots sacrés, monts sublimes , Bois dont les vents amis font murmurer les cimes, i. fi Formes de l'idéal, magnifiques aux yeux. Vous avez...
Page 123 - D'un point de l'horizon, comme des masses brunes , Ils viennent, soulevant la poussière, et l'on voit, Pour ne point dévier du chemin le plus droit, Sous leur pied large et sûr crouler au loin les dunes.
Page 168 - L'homme peut sans frémir rejeter ta mémoire, Comme on livre une cendre inerte aux quatre vents; Tu peux, sur les débris des saintes cathédrales, Entendre et voir, livide et le front ceint de fleurs, Se ruer le troupeau des folles saturnales, Et son rire insulter tes divines douleurs!
Page 241 - Mais, ô songe ! Les morts se taisent dans leur nuit. C'est le vent, c'est l'effort des chiens à leur pâture, C'est ton morne soupir, implacable nature! C'est mon cœur ulcéré qui pleure et qui gémit. Tais-toi. Le ciel est sourd, la terre te dédaigne.
Page 118 - Devant la lune errante aux livides clartés, Quelle angoisse inconnue, au bord des noires ondes, Faisait pleurer une âme en vos formes immondes? Pourquoi gémissiez-vous, spectres épouvantés ? Jo ne sais ; mais, ô chiens qui hurliez sur les plages...
Page 241 - Ah ! dans vos lits profonds quand je pourrai descendre, Comme un forçat vieilli qui voit tomber ses fers, Que j'aimerai sentir, libre des maux soufferts, Ce qui fut moi rentrer dans la commune cendre!
Page iv - Les hymnes et les odes inspirées par la vapeur et la télégraphie électrique m'émeuvent médiocrement, et toutes ces périphrases didactiques, n'ayant rien de commun avec l'art , me déIII montreraient plutôt que les poètes deviennent d'heure en heure plus inutiles aux sociétés modernes.
Page 116 - Nul astre ne luisait dans l'immensité nue ; Seule, la lune pâle, en écartant la nue, Comme une morne lampe oscillait tristement. Monde muet, marqué d'un signe de colère, Débris d'un globe mort au hasard dispersé, Elle laissait tomber de son orbe glacé Un reflet sépulcral sur l'océan polaire. Sansborne, assise au Nord, sous les cieux étouffants, L'Afrique, s'abritant d'ombre épaisse et de brume, Affamait ses lions dans le sable qui fume, Et couchait près des lacs ses troupeaux d'éléphants.
Page 104 - Je vous salue, amants désespérés du ciel ! Vous disiez vrai : le cœur de l'homme est mort et vide, Et la terre maudite est comme un champ aride Où la ronce inféconde, et qu'on arrache en vain, Dans le sillon qui brûle étouffe le bon grain. Vous disiez vrai : la vie est un mal éphémère ; Et la femme bien plus que la tombe...
Page xiii - ... n'existent plus. Ces nobles récits qui se déroulaient à travers la vie d'un peuple, qui exprimaient son génie, sa destinée humaine et son idéal religieux, n'ont plus eu de raison d'être du jour où les races ont perdu toute existence propre, tout caractère spécial. Que sera-ce donc si elles en arrivent à ne plus former qu'une même famille, comme se l'imagine partiellement la démocratie contemporaine, qu'une seule agglomération parlant une langue identique, ayant des intérêts sociaux...

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