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ainsi qui les végétaux; et, soit qu'on laissât les troupes à bord, soit qu'on les debarquât pour les camper ou les cantonner, ce corps d'armée perdrait plus de monde pendant ces deux mois d'inaction que par la campagne la plus vive et la plus meur

trière.

Il faut donc prendre un parti, régarder l'expédition de la Norvège comme manquée, abandonner ce plan vicieux dans son principe, nouvel exemple du danger des grandes opérations de guerre combinées, qui manquent toujours de précision, et donner bien vite à l'armée et à l'escadre Anglaise une autre destination plus utile à la cause commune.

On dit que le Roy de Suède veut reprendre en personne l'expédition de la Norvège: elle est devenue plus difficile, parceque les Norvégiens revenus de leur première surprise, encouragés par leurs succès contre la première invasion, auront eu le tems d'arranger avec plus de methode leur défensive contre les Suédois et qu'ils auront moins de danger du côté de l'attaque des Anglais, que les deux mois d'inaction à Gottenbourg auront rebutés et affaiblis, et dont l'approche de l'hyver rendra la diversion plus courte, plus molle, et plus douteuse. On peut donc regarder l'expédition de la Norvège comme entièrement manquée et la reprise de ce plan comme un projet irréfléchi, qui ne peut qu'être suivi de grands désastres. Serait-il prudent de sacrifier une escadre et un corps d'armée à l'obstination dangereuse de notre allié, pendant qu'on peut les employer plus utilement pour luy-même?

Si le Roy de Suède s'attachait au plan très incertain de l'invasion de la Norvège, certainement il ne lui resterait pas assez de forces pour reconquerir la Finlande, parceque les Russes en ameneraient toujours contre lui beaucoup plus qu'il ne pourrait en présenter. Quant à cette grande Province, on doit la regarder comme perdue: la Suède ne peut la ravoir que par un traité de paix. Il est possible qu'à force de courage, les Suédois reprennent tout le centre du pays, chassent les Russes d'Abo, et y fassent une guerre égale. Mais la lache

reduction de Sweaborg a décidé le sort de cette Province, qui restera de fait à celui des deux partis qui restera maître de cette place, que les Suédois ne peuvent ni assiéger ni reprendre. Dans aucun cas les troupes Anglaises ne peuvent être employées en Finlande, quand même le Roy de Suède l'exigerait : ainsi pour ne pas les rendre inutiles, et pour ne pas les laisser se ruiner à Gottenbourg, il faut leur donner promtement une autre destination, ou les ramener en Angleterre, dernier parti, qu'il faut éviter, parcequ'il amenerait des consequences funestes pour notre allié.

Le parti à prendre pour éviter cet abandon qu'on nous reprocherait, et qui ferait triompher Buonaparte, est de reprendre l'attaque de la Seelande et des autres isles Danoises, pour les donner au Roy de Suéde en indemnité de la Finlande et du projet échoué de conquête de la Norvège.

Si l'Angleterre à reçu réellement des Norvégiens la proposition d'une neutralité parfaite, il est certain que le Conseil ne peut pas mieux faire que de l'accepter, malgré la repugnance du Roy de Suède, en lui faisant entendre raison sur le danger et l'incertitude de s'obstiner à la conquête d'un pays que la Nature ne rend pas susceptible d'être conquis, à moins que les habitans n'y consentent, et ils viennent de prouver qu'ils y sont contraires, et que seuls, sans secours des Danois, ils suffisent pour la défense de leur pays.

On peut lui représenter "que la prise et la possession des isles Danoises, avec le secours de la marine et des troupes Anglaises, est plus facile et plus utile que l'invasion de la Norvège; qu'il lui faut au moins trois mois pour arranger ses moyens d'invasion, ce qui donne aux Norvégiens le même tems pour arranger leur défense; que l'escadre et les troupes Anglaises ne peuvent pas rester tout ce tems dans une inaction déstructive à Gottenbourg, et qu'il faut nécessairement les employer et en tirer parti pendant cet intervalle; que le meilleur parti pour l'intérêt des deux alliés est d'attaquer sur le champ les isles Danoises; que la Norvège se rendra plus facile

ment au possesseur de la capitale du Dannemark qu'à un Roy voisin, qui a déjà manqué une fois son invasion; qu'ainsi le traité de neutralité des Norvégiens, utile en ce moment-cy, parcequ'il rend au Roy de Suède la disposition de son armée, dont ce projet d'invasion occupe une grande partie, tombera de luy-même lorsque les Norvégiens n'auront plus l'appuy du Gouvernement Danois." Ces raisons, accompagnées de la menace d'être forcé de retirer l'escadre et les troupes en Angleterre, doivent déterminer le Roy de Suède.

Pendant le cours de cette négociation, pour ne perdre ni du tems ni des hommes, l'escadre et les troupes Anglaises partiront de Gottenbourg, et se rendront dans les Belts pour cerner la Seeland.

Il parait qu'il vaudrait mieux, pour lui couper toute communication avec la terre ferme, attaquer d'abord l'isle de Fuhnen. Deux motifs militent pour cette opinion. La première est qu'on y trouverait une partie du corps Espagnol, et en envoyant avec Sir John Moore un des deputés Espagnols, il leur communiquerait toutes les pièces relatives à l'insurrection de l'Espagne, et les déterminerait à se réunir aux Anglais, sur l'assurance qu'on leur donnerait les moyens de les ramener sur le champ dans leur patrie. Le second motif est que l'isle de Fuhnen peut être regardée comme la place d'armes et le dépôt de tous les approvisionnements de tout genre faits par Bernadotte pour son projet d'invasion de la Scanie. Une fois l'isle de Fuhnen prise, la Seelande entièrement bloquée, ne pourrait pas se soutenir, attaquée à la fois par Corsoer et par Copenhague.

Alors le Roy de Suède ne balancerait pas à rononcer à son projet de conquête de la Norvège, et à entrer avec l'Angleterre dans le traité de neutralité avec les Norvégiens. Alors n'ayant plus besoin des troupes de ce côté, il ferait descendre en Scanie l'armée qu'il destine a cette conquête et elle passerait de là en Seelande et dans les isles adjacentes, pour nous aider à les soumettre, et pour les occuper pour son propre compte.

N'ayant alors qu'une guerre défensive au Sud pour le

VOL. VI.

R

soutien de ces isles, que sa marine et celle de l'Angleterre couvriraient, il pourrait employer toutes ses forces en Finlande et méme ailleurs, pour y faire une guerre offensive vigoureuse, qui, jointe aux évènements intéressants qui doivent se passer en Espagne, changerait nécessairement le système politique de la Russie, et peut-être le sort de tout le Continent.

EXPEDITION FOR THE REDUCTION OF THE ISLAND OF WALCHEREN.

1808-1810.

The motives which prompted this Expedition, the plan adopted for its execution, and the circumstances attending it, are so amply detailed in the Papers composing this section, as to render any explanatory remarks on those subjects quite superfluous.

I shall, therefore, merely observe that, if any reader should be surprised that so powerful and well appointed a force as that destined for this expedition failed to accomplish the principal object for which it was sent out, he need only turn to the manly and friendly letter of Mr. Henry Vernon to Lord Castlereagh, (see p. 328) to be fully enlightened on that point. It was this failure that led to the circumstances which produced the unfortunate rupture between Lord Castlereagh and Mr. Canning, in September, 1809, and the resignation of office by both.

The Right Hon. Robert Dundas to Lord Castlereagh.

Downing Street, July 7, 1808.

Dear Castlereagh-Mr. Bruce, Keeper of the State Paper Office, was with me this morning, and I desired him to state in writing his communication. Accordingly I enclose

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