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Un employé, excellent sous tous les rapports, mais surtout sous ceux de la probité, de la capacité, de l'activité, de l'assiduité, de la sobriété et du dévouement, va se trouver disponible pour cause de suppression de son emploi. Il se contenterait de 125 francs par mois jusqu'à ce que ses qualités fussent bien reconnues. S'adresser, pour les renseignements, aux Ateliers Catholiques du Petit-Montrouge.

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[DU 30 SEPTEMBRE.] Gertain savant; M. H***, se sert d'un procédé assez ingénieux pour faire croire à une activité phénoménale, à une mémoire prodigieuse, et surtout à un travail incessant. Son procédé est simple comme toutes les grandes découvertes.

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M. H*** recueille précieusement tous les catalogues de livres qui paraissent à l'étranger, et s'empresse, aussitôt publiés, de les lire avec le plus grand soin, puis il inscrit sur des fiches ad hoc les noms plus ou moins barbares des savants en us ou en Kofi qu'il rencontre, mettant en regard le titre des ouvrages qu'ils ont publiés, sans s'inquiéter autrement du contenu de leurs œuvres.

Quand maintenant un de ces messieurs arrive à Paris et qu'alléché par la grande réputation de M. H***, il va lui rendre visite, la soubrette, qui a le mot, lui demande son nom, puis va trouver son maître qui termine toujours quelque grand travail. Cinq minutes après, quand on introduit l'illustre étranger, M. H*** a eu le temps de consulter ses fiches et se précipite au-devant de lui: «Eh! bonjour, mon cher M. Schelnisovivs ou

Granitzius, ou autre, que je suis aise de vous voir!

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Comment! monsieur, vous me connaissez?»>

Le rêve de tout savant étranger, c'est d'être connu en France; aussi l'innocent visiteur est-il confondu et ravi tout à la fois quand M. H*** daigne ajouter :

« Si je vous connais ! Mais comment donc! l'auteur de l'Être crocodilien dans les temps antédiluviens ou de la Grammaire comparée des atômes antérieurs à la création et des Araucaniens de l'Amérique se croit-il donc un si petit compagnon ou est-il si modeste que de supposer son nom ignoré d'un homme comme moi ? »

Et tous ceux qui se présentent sont reçus de même ils s'en vont tous enchantés de M. H***, qu'ils trouvent un homme charmant, puisqu'il leur a fait des compliments, et un profond érudit puisqu'il connaît leurs œuvres. En retournant dans leur pays ils ne jurent que par M. H*** ; ils exaltent son nom partout; c'est l'homme le plus fort des temps modernes, etc., etc., etc.

Et voilà comment on se fait une réputation !

Pour toutes les nouvelles, les Rédacteurs:

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Il vient de paraître à la librairie Cherbuliez, 10, rue de la Monnaie, un volume intitulé: FROMENADES DANS L'EXPOSITION UNIVERSELLE (Palais de l'Industrie et ses annexes.) Prix : 1 fr. 50.

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DE SOYE et BOUCHET, imprimeurs, 2, place du Panthéon.

[Numéro 13.j

DU 1er AU 16 OCTOBRE 1855

[Du 1er OCTOBRE.]On sait jusqu'à quel point fut poussée, en 1848, la rage des uniformes. Chacun voulut avoir le sien. Il n'est pas jusqu'à la Société des gens de lettres qui n'ait tenu à posséder, comme tout le monde, une marque distinctive.

Cet insigne consistait en un ruban de soie verte, avec frange de même couleur, s'accrochant à la boutonnière, comme ceux que portaient à leur habit les représentants à l'Assemblée nationale. Une broderie en argent figurant une couronne de laurier, surmontée de deux plumes en sautoir, complétait cette décoration, devenue aujourd'hui assez rare pour que nous nous estimions heureux d'en avoir vu un échantillon entre les mains d'un membre du comité de la Société des gens de lettres.

[DU DIT.]= Voici quatre périodiques nou

veaux :

Bulletin Nécrologique, paraissant les 5 et 20 de chaque mois et distribué aux abords des cimetières. Nous apprenons à l'instant de mettre sous presse que le Bulletin Nécrologique a déjà cessé de paraître.

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gieuse. Cette revue lugubre a, dit-elle, son point de départ et son but dans une pensée essentiellement religieuse; « car, ainsi que le disait saint Ambroise, en parlant de l'apôtre saint Paul, il nous enseigne que la tristesse qui est selon Dieu est utile, et que celle suivant le monde ne l'est pas. Denique et nobis suadet utilem esse tristitiam, qua secundùm Deum, non quæ secundùm sæculum. »

Ce programme est peu gai, convenons-en, et il nous semble déjà entendre la prose de notre dernière heure. Passant des chrétiens aux idolâtres, le rédacteur du Bulletin Nécrologique ne craint pas de nous citer à la page suivante l'exemple « des Natchez, ces sauvages du Nouveau-Monde, qui suspendent dans les forêts les cercueils de leurs enfants, et viennent, en famille, nourrir leur tristesse sous les rameaux qui balancent ces chères dépouilles. >>

Il est à croire que les Natchez n'ont pas encore leur grand conseil de salubrité.

Nous voudrions bien poursuivre nos citations, mais tout le numéro y passerait. Contentons-nous donc d'un dernier extrait. Il concerne une généalogie plébéienne que le Bulletin Nécrologique prétend établir à ses derniers feuillets, en ouvrant gratuitement, dit le texte (pourquoi ce gratuitement? Cela va de soi seul et n'aboutit qu'à établir la vénalité de certaines gens), en ouvrant, disonsnous, ses colonnes aux communications que «<

la

classe moyenne et même la dernière classe de la société voudront lui apporter, et dont l'objet sera de fixer et de conserver pour l'avenir au moins un souvenir, une trace des membres honorables qu'elles auront perdus. »

Voici le spécimen de cette innovation :

DÉCÈS DE PERSONNES HONORABLES

AYANT VÉCU DANS UNE HUMBLE SPHÈRE.

Dès aujourd'hui, et en attendant que notre appel aux classes moyennes de la société soit entendu, nous pouvons mentionner une de ces personnes honorables. C'est Me Désirée Peurière, décédée le 10 août dernier, à l'âge de quarante ans, après une longue et cruelle maladie, rue de la Tour-d'Auvergne, n° 28. Sa mort n'a pas été seulement déplorée par sa famille; on l'a vivement ressentie également dans ce quartier qu'elle habitait depuis nombre d'années. Le respect du foyer domestique nous interdit d'entrer dans aucun développement sur les diverses circonstances de famille où Mlle Désirée Peurière s'est toujours montrée excellente fille, sœur dévouée, amie sincère. Bornonsnous à dire que, par la régularité de sa conduite, ses qualités et ses manières distinguées, qui l'élevaient bien au-dessus de sa condition, cette simple ouvrière avait conquis l'estime et la considération générales. Elle a reçu avec beaucoup de piété les secours de la religion, et avant de rendre le dernier soupir, elle a prié Dieu de veiller sur tous les siens, notamment sur une pauvre petite fille de sept ans, sa parente, qu'elle avait élevée et qui perd en elle une véritable mère.

La Presse des Enfants, Journal du jeudi, sous la direction de M. Victor Meunier. - M. Meunier passe pour l'homme qui sait le mieux faire comprendre à tout le monde les matières les plus ardues, les plus rebutantes.

Espérons donc qu'il va se tirer avec honneur

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