Page images
PDF
EPUB

je m'en suis tenu à 3 fr. Tant pis pour lui s'il a fait l'entêté.... >>

Il n'y avait rien à dire à cela. Le père meurt peu après, et l'on procède à son enterrement. A l'instant où son convoi sortait du bourg pour prendre le chemin du cimetière, notre même fils abandonne le deuil qu'il conduisait pour entrer dans la maison d'un cloutier et y faire une petite emplette. Cette fois encore son horrible naïveté ne se dément pas.

«Que voulez-vous ! dit-il à la cantonnade en serrant les clous dans la poche de sa veste, v❜là toujours une commission de faite; ça m'épargnera la peine de revenir ici.....

[Du 14 NOVEMBRE.]

[ocr errors]

Sortie du bal. Les

deux amis et les deux cousines. Air: Chez nous c'était la mode (La Rochelle, Impr. Dausse ). - Ceci est une complainte en quinze couplets, modelés sur ceux de Fualdès, de célèbre mémoire, avec une préface villageoise adressée à une Mademoiselle Trois-Etoiles. L'intrigue qu'on prétend y révéler, et les niaiseries qu'on y a repandues avec affectation, nous paraissent servir quelque bonne petite vengeance particulière. Comme la pièce est rare, nous en donnerons quelques couplets. Ils pourront servir aux auteurs qui essaient d'approfondir les mystères de la vie de province.

Il s'agit de deux jeunes personnes qui ont quitté

un bal pour regagner toutes seules leur logis. Deux Messieurs s'offrent à les accompagner.

C'est avec promptitude
Qu'ils arrivent au logis
Sans prendre d'inquiétude
Ni même de soucis.

Ils entrent. Avec leurs bonnes,

L'on prépare un souper

De noix avec des pommes,

C'est pour les régaler.

On leur verse à boire

Du petit vin clairet.

L'un raconte une histoire;

L'autre cause en secret...

L'heure du départ arrive, et nos galants se retirent. Mais l'un d'eux veut couper au court en passant par le jardin. Voici le couplet qui est consacré à la description de ce lieu champêtre.

En suivant les allées

Où se cultivent les fleurs,

Il vit des giroflées

De toutes les couleurs;

L'on voit aussi des roses

Dans la belle saison

Et plusieurs autres choses

Derrière la maison.......

Bref notre amoureux voit tout, excepté son chemin, car il s'égare dans un plant de choux et finit par appeler du secours. Les derniers couplets sont consacrés à l'esclandre et aux commérages qui en sont l'inévitable suite.

[DU 15 NOVEMBRE.] Un journaliste de Rouen

a été, cette année, le complice involontaire d'une mystification assez originale. En décachetant sa correspondance, il tombe sur une lettre conçue à peu près dans ces termes :

Monsieur le Rédacteur,

Fermettez-moi de vous faire part de l'événement fort singulier qui vient de se passer dans mon propre village. Au commencement du chœur de l'église, se trouvait un énorme lu trin tout délabré et fort embarassant. Le déplacement en ayant été résolu, et les ouvriers s'étant mis en devoir d'en démonter la base, on fut bien étonné d'y trouver inclus un crapaud monstrueux. Selon toute apparence, cet animal était là depuis fort longtemps, car la lumière inopinée du jour lui fit pousser un cri. A ce cri, un serpent sortit, à la surprise générale, de dessous le maître-autel, et rampa jusqu'aux débris du lutrin. Le crapaud effrayé disparut subitement sans qu'on puisse savoir où il était allé. Quant au serpent, il regagna sa cachette sans que les assistants terrifiés aient eu le courage de poursuivre. Néanmoins, on est résolu d'en purger l'église, et les perquisitions les plus actives vont commencer; je pourrai, Monsieur, vous mettre, si vous le désirez, au courant de leur résultat. Agréez, etc...

Le cas paraissait fabuleux, mais il était si bien circonstancié que le journaliste l'inséra sous toute réserve et nonsans quelque hésitation, lui donna une place dans ses Faits divers.

Huit jours après, arrive une seconde lettre du même correspondant. Elle annonçait une nouvelle phase de la lutte du crapaud et du serpent. Puisque le journaliste avait publié la première, il n'y avait pas de raison pour qu'il s'abstînt de publier la seconde cette lettre fut donc insérée dans son entier.

Le lendemain il-voit entrer dans son cabinet un

vieillard dont l'extérieur décelait le plus profond abattement. « Vous êtes donc sans pitié, Monsieur, dit celui-ci en se laissant tomber sur une chaise... Est-ce assez de ridicule! assez d'humiliation!

[ocr errors]

Mais, Monsieur, permettez, je ne vous comprends pas.

Ah! Vous ne comprenez pas. C'est cependant bien dans votre journal qu'ont été insérées deux lettres relatives au lutrin de l'église de ***.

Effectivement. Eh bien, monsieur...

Eh bien, je ne vois pas de rapport...

- Comment, Monsieur! mais ce crapaud, c'est moi... qui suis maire de la commune. Ce serpent... c'est le curé avec lequel je suis en dissidence à propos de ce même lutrin. Grâce à vous, me voilà la risée du pays. »

Dès lors tout s'expliqua. Après avoir calmé comme il put l'ire municipale, notre journaliste s'est bien promis d'éplucher soigneusement tous les apologues qui lui seraient dorénavant adressés.

Pour toutes les nouvelles, les Rédacteurs:

LOREDAN LARCHEY. - EDOUARD GOEPP.

Le bureau d'abonnement est transféré à la librairie, 2, rue de Seine.

Les bals du Jardin-d'Hiver, dont nous signalions naguère la vogue inusitée, vout clore avec la saison d'automne. Encouragée par ses débuts, l'administration s'apprête, nous assure-t-on, a tenter une nouvelle campagne. Le programme en est encore secret. Puisse-t-elle leur réussir comme la première.

Paris.

DE SOYE et BOUCHET, imprimeurs, 2, place du Panthéon.

[Numéro 16.]

DU 16 AU 30 NOVEMBRE 1955

[DU 16 NOVEMBRE.]= Si abandonnées qu'elles paraissent être à notre époque, les traditions et le culte de la famille ont encore leurs représentants fidèles. Nous en trouvons la preuve dans la circulaire ci-jointe; circulaire que nous n'hésitons pas à publier, malgré son caractère confidentiel. Elle a pour nous toute la valeur d'une pièce historique.

JUBILÉ SÉCULAIRE DE LA FAMILLE POTONIÉ.

M

Vous êtes invité à la Messe de bout du siècle du Mariage de CLAUDE N. POTONIÉ, et de THERESE GOUJON, souche de notre famille, Messe basse qui se dira le 25 courant, à midi et demi, au Chœur de l'église de Saint-Denis-du-Saint-Sacrement, rue Saint-Louis, au Marais.

Les prières seront dites en souvenir des défunts :
De nos Aïeux Claude et Thérèse.

(Première génération.) De nos Oncles et Tantes, leurs Fils et Filles.

(Deuxième génération.) De nos Cousins et Cousines, Flavien, Thérèse, Zoé, Adrienne, Pauline Stéphanie; Mesdames Diebold, Maviez, Berthaud, Davejan, et des autres qui ne seraient pas mentionnés ici.

(Troisième génération.) De nos Cousins et Cousines, Adélaïde, Alexandrine, Berthaud, Maviez, Jenny, Alfred, et au

tres.

Nos Parents qui, comme Béatrix, Romain, Cécile, etc., vu l'éloignement, scraient empêchés de venir au rendez-vous, pourront, au mème jour, offrir leurs prières dans leur église respective.

« PreviousContinue »