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de ce dernier; c'est une proposition résultant du désir de faire un arrangement des frontières plus convenable désir manifesté ouvertement par la Prusse et accueilli par les Pays-bas. Ce ne seroit que dans la manière d'insister que M. de Sack pourroit avoir eu tort.

Je dois observer à cette occasion que, par suite d'une mesure générale qui tient à des raisons administratives, le Roi a confié à M. de Sack la direction d'une autre province. Il est à la veille de son départ d'Aix-la-Chapelle.

Je ne comprends pas au reste ce que M. de Nagell vous a mandé, Mylord, sur la partie de la négociation déjà entamée. D'après une lettre de M. le Prince de Hardenberg, j'en croyais applanies les plus grandes difficultés. J'ai eu l'honneur de vous en communiquer la traduction, et je vois par la réponse que vous avez bien voulu me faire que la lettre de M. Nagell à votre Excellence, dans laquelle il se plaint des demandes de M. de Sack, est d'une date où il doit connoître l'état de la négociation à l'époque où M. de Bareuth avait fait son rapport à M. le Prince de Hardenberg.

Quoiqu'il en soit, veuillez être bien certain, Mylord, que les Commissaires Prussiens ont, et auront toujours, l'ordre de faire tout ce qui est possible pour concilier les intérêts: mais il faut les concilier et non pas les sacrifier, et ce seroit les sacrifier entièrement au détriment de notre commerce et de nos manufactures, que de vouloir rester littéralement au traité de Vienne. Le Gouvernement des Pays-bas en sauroit être aussi plus équitable. Et je vous prie instamment, Mylord, de vouloir bien vous joindre à nous, pour qu'il nous procure quelque condescendance à cet égard.

Le parti que ce Gouvernement prend à présent de vouloir retarder la négociation sur Luxembourg, qui a déjà éprouvé tant de lenteurs, ne me semble, je vous ne le dissimule point, pas bien conciliant, Mylord. À quoi cette mesure doit-elle aboutir? Vous dites vous-même qu'elle n'est et ne doit pas être une menace. Cela se conçoit, et la Prusse ne la prendroit

jamais pour telle. Quelle utilité peut donc avoir ce délai? La Prusse occupe à présent à elle seule Luxembourg. Elle l'occupe en conformité des traités. Elle ne perd guères si, sans traité particulier cet état de choses se prolonge; c'est au contraire à prévoir que ce traité lui imposera des obligations qu'elle n'a point à present; mais elle désire de le conclure, parcequ'elle désire régler et fixer tous ses rapports avec le royaume des Pays-bas, et le satisfaire sur tous les points justes et équitables.

Vous savez, Mylord, tous les détails de cette négociation. Vous avez eu la patience de vous en occuper, d'assister à une conférence entre M. de Gagern et moi. Vous avez vu combien peu différent nos avis. Vous n'avez certainement pu, et vous n'avez pas trouvé injustes les demandes de la Prusse. Elle se borne uniquement à vouloir que le Gouverneur ait assez d'indépendance et d'autorité pour pouvoir être responsable de la défense de la place, et qu'elle ne supporte pas à elle seule tout le fardeau de son entretien. Veuillez, je vous prie, Mylord, faire que cette négociation continue le plutôt possible. Il est à espérer pourtant que le terme de nos négociations arrivera sous peu à présent il est encore qu'il ne sera pas nécessaire de prolonger longtems les négociations territoriales, et combien ne seroit il pas pénible alors de n'avoir pas terminé l'arrangement qui a été le premier dont nous nous soyons occupés !

Je prends la liberté de vous parler encore d'un dernier objet. La Prusse avoit demandé une route militaire durant le tems de l'occupation de la France, par Namur à Sedan. Le Gouvernement des Pays-bas la refuse. Je ne vous envoye les deux Notes échangées sur ce sujet, Mylord, puisque je suis sûr que M. de Gageru vous les a communiquées. Nous ne pouvons nous rendre à présent que par deux routes à Sedan, par Coblenz et Trèves, et par Praüm et Diekirch. La première est un détour énorme: nous nous servirions volontiers de la seconde, car croyez le moi, Mylord, nous aimons nous mêmes à borner nos demandes au stricte nécessaire, mais cette route n'est praticable qu'en été; et nos troupes jusqu'ici ont été

VOL. XI.

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toujours obligées de faire le détour. Je reviendrai nécessairement sur cet objet. Le Gouvernement des Pays-bas demande des routes pour toujours qui traversent une très grande partie de nos États-il refuse une aussi courte demande pour trois ou cinq ans au plus, et pour un objet d'un intérêt qui lui est commun à lui-même. Votre justice, Mylord, ne peut trouver aucune réciprocité là-dedans; et je vous fais juge vous-même si nous pouvons accorder les routes qu'on nous demande, si l'on nous refuse tout excepté le petit bout de chemin qu'on traverse pour aller par Luxembourg à Sedan; et lorsqu'on veut nous forcer de chercher ce seul passage, ou par un détour immense, ou par une route impracticable. Je négligerois vraiment d'une manière impardonable les intérêts de ma Cour, si j'y acquiescois.

Voilà, Mylord, une explication bien franche, bien sincère, et ne portant vraiment que du vif désir de voir finir des discussions, auxquelles je ne me croirai jamais appellé que pour y porter l'esprit de la plus grande conciliation. Je crois, et en cela, Mylord, vous serez certainement de mon opinion, qu'on doit y travailler des deux côtés. Je connois les dispositions de ma Cour; je sais que je n'ai d'autre chose à faire que de fixer davantage l'attention sur ces rapports que la multiplicité des affaires pourrait en avoir détourné momentanément. J'ose bien compter aussi sur votre assistance, Mylord; j'ai eu la satisfaction de travailler souvent avec vous; je l'ai toujours regardé comme un avantage dont j'ai vivement réconnu le prix; j'espère qu'aussi l'affaire de Luxembourg et des routes militaires qui devra nécessairement être terminée ici, sera sous vos auspices, et avec votre coopération.

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Lord Clancarty to Baron de Humboldt.

Frankfort sur Maine, March 26, 1816.

My dear Sir-I had the honour of receiving your letter, of yesterday's date, in the course of that evening, and read with

considerable pleasure the assurances you give of the scrupulous attention of the Prussian Government to the fulfilment of its treaties.

The personal and laudable exertions you have used for the purpose of bringing matters to a happy issue, upon some of the points remaining for adjustment between you and the Court of the Netherlands, I have always fully appreciated. To them I attribute in a considerable degree that orders have at length been issued for delivering the enclaves to the latter Government. Such exertions are not less calculated to do you honour than to raise the Court which you so ably serve in public estimation. Having said this, which falls far short of what I feel on the subject, you will pardon me for stating that to some of the doctrines and reasoning of your letter of yesterday I cannot subscribe.

Perhaps this may in part arise from my being ignorant of much of what may have passed between yours and the Government of the Netherlands respecting the objects entertained by Prussia for altering partially the line of demarcation between the two countries established by the Treaty of Vienna. But, among the rest, as an abstract proposition, I can never admit that any Power has a right even to defer, much less to decline, the execution of a treaty, because some of its stipulations may prove disadvantageous to that Power, or to retain possession of what is become the territory of another, for the purpose of facilitating rectifications, which ought to be made with the most entire freedom and by the unfettered and mutual consent of both.

To the legitimacy of the object of such rectification to a limited extent in the neighbourhood of Aix-la-Chapelle, I am fully willing to assent; and to the principle of a fair and equitable arrangement of this sort, as far as practicable and reciprocally advantageous, I have never heard the King of the

1 The letter and enclosure communicating this fact is sent enclosed in despatch No. 20.-Note by Lord Clancarty.

Netherlands object; but sure I am that the best mode of accomplishing it is by equal negociation and conciliatory conduct.

The manière d'insister of M. de Sack was certainly very little calculated to obtain this or any other point; and allow me to say that, on the particular point between Schwalmen and Venloo, on which you admit that M. de Sack (right, as you seem to think, in seeking a more convenient arrangement of frontier) in his manière d'insister may have been wrong, I never before heard that any rectification of the frontier in that part was sought by the Prussian Government, much less one that would comprise the village of Tegelen, upon the very borders of the Meuse, within their territory, the whole of which borders, to a specified distance, it was always understood (and so stipulated) should remain with the Netherlands.

But enough of this. Happily, another arrangement has been made with respect to those employed to conclude these matters; and I have every reliance that they will now be conducted with a full regard to the dignity as well as the legitimate interests of both countries.

You are so fully aware of the anxiety I have always felt, not only for the termination of these affairs, but of the treaty respecting Luxemburg, that I need only say every fair effort upon my part shall continue to be used, in order, at the earliest date, satisfactorily to accomplish the conclusion of both.

I reserve conveying to you the impression made upon my mind by your latter demand for an additional military road, by your observations on the unlimited nature of those claimed by the Netherlands, and by some other points of your letter, till I have the pleasure of seeing you to-morrow. I have merely confined myself to treat lightly herein upon those which appeared to me most in connexion with the subject of that which I had the honour of addressing to you on the 21st instant. I remain, &c., CLANCARTY.

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