Lettres de Marie de Rabutin-Chantal, Marquise de Sévigné, à sa fille et à ses amis, Volume 8

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Page 244 - Voici encore de la mort et de la tristesse , mon cher cousin. Mais le moyen de ne vous pas parler de la plus belle , de la plus magnifique et de la plus triomphante pompe funèbre qui ait jamais été faite depuis qu'il ya des mortels ; c'est celle de feu M.
Page 195 - Il ya de certaines choses qu'on n'entend jamais, quand on ne les entend pas d'abord : on ne fait point entrer certains esprits durs et farouches dans le charme et dans la facilité des ballets de Benserade et des fables de la Fontaine : cette porte leur est fermée, et la mienne aussi...
Page 149 - ... affaires, il aime sa liberté et nous ne laissons pas de l'aimer avec tout cela. Je lui enverrai cette lettre-ci, pour mettre au bas la réponse qu'il vous fera. Il vous mandera, sans doute, l'heure et le moment de la mort de M. le chancelier : il étoit hier à l'agonie1.
Page 192 - ... que vous ne sauriez les vouloir mépriser sans vous faire tort et sans rendre suspectes les vérités que vous pourriez dire contre les autres. Encore une fois, Monsieur, je vous assure que je n'ai jamais vu M. de La • Fontaine, et que c'est la justice seule et votre intérêt qui me font vous parler ainsi.
Page 319 - ... ressouvenir et vous regretter davantage. Ayez soin de vous , ma chère cousine, et joignez à l'intérêt que vous y avez la considération du repos de madame de Grignan , et de nous autres vos meilleurs amis. J'ai eu de la philosophie pour me passer des honneurs et des établissements que je croyois m'être dus : mais je n'en aurois point pour me passer de vous ; il me faudroit du christianisme tout pur.
Page 236 - ... ainsi déranger ses escabelles. On ne l'a jamais reçue avec tant de chagrin que lui : cependant il a fallu se soumettre à ses lois. Il a reçu ses sacrements, mais avec moins d'édification que ce grand prince, qui...
Page 319 - Seigneur, de vos bontés il faut que je l'obtienne; Elle a trop de vertus pour n'être pas chrétienne ! Avec trop de mérite il vous plut la former Pour ne vous pas connaître et ne vous pas aimer, Pour vivre des enfers esclave infortunée, Et sous leur triste joug mourir comme elle est née.
Page 340 - Mais, Monsieur, dans le temps que j'espère jouir du repos que ma capacité m'a acquis, un bruit de guerre m'épouvante ' . J'ai un fils qui s'avise d'avoir dix-sept ans ; on dit que c'est le bel âge , non pas pour plaider, mais pour aller à la guerre ; et c'est ce qui m'oblige de souhaiter qu'il fût plus vieux pour soutenir les fatigues , ou plus jeune pour n'y être pas exposé. Mais c'est un mal à quoi il n'ya point de remède. Au milieu du trouble comme du repos, je...
Page 278 - Il a toujours servi le roi à genoux avec cette disposition l que les gens de quatre-vingts ans n'ont jamais. Il a eu des enfants depuis deux ans '•. Enfin tout a été prodige en lui. Dieu veuille le récompenser de ce qu'il a fait pour l'honneur et pour la gloire du monde. J'ai senti vivement cette mort, par rapport à vous. Il vous a aimé fidèlement. Vous étiez son frère d'armes, et la chevalerie vous unissait.
Page 230 - Toulongeon, avec le titre de comté, va être une des plus jolies maisons de Bourgogne, de la manière qu'ils l'accommodent. Vous m'avez fait un fort grand plaisir, ma chère cousine, de m'apprendre le soin qu'a eu la belle Madelonne d'inspirer de nobles sentiments à l'aînée de ses bellesfilles, et l'heureux succès de ses peines. Je ne m'en étonne pas, car lui peut-on refuser quelque chose?

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