Chateaubriand et son groupe littéraire sous l'empire, Volume 2

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Popular passages

Page 100 - Lorsque dans le silence de l'abjection l'on n'entend plus retentir que la chaîne de l'esclave et la voix du délateur; lorsque tout tremble devant le tyran , et qu'il est aussi dangereux d'encourir sa faveur que de mériter sa disgrâce, l'historien paroît chargé de la vengeance des peuples. C'est en vain que Néron prospère, Tacite est déjà né dans l'empire...
Page 95 - Où l'airain sonnait le retour Du jour? Te souvient-il du lac tranquille Qu'effleurait l'hirondelle agile ; Du vent qui courbait le roseau Mobile, Et du soleil couchant sur l'eau, Si beau? Te souvient-il de cette amie, Tendre compagne de ma vie? Dans les bois en cueillant la fleur Jolie, Hélène appuyait sur mon cœur Son cœur.
Page 107 - liberté n'est-elle pas le plus grand des biens « et le premier des besoins de l'homme ? Elle « enflamme le génie, elle élève le cœur, elle « est nécessaire à l'ami des muses comme l'air « qu'il respire. Les arts peuvent, jusqu'à un « certain point, vivre dans la dépendance, « parce qu'ils se servent d'une langue à part « qui n'est pas entendue de la foule ; mais les « lettres, qui parlent une langue universelle, <t languissent et meurent dans les fers. Com...
Page 94 - Combien j'ai douce souvenance Du joli lieu de ma naissance ! Ma sœur, qu'ils étaient beaux les jours De France ! O mon pays, sois mes amours Toujours ! Te souvient-il que notre mère, Au foyer de notre chaumière, Nous pressait sur son cœur joyeux, Ma chère ; Et nous baisions ses blancs cheveux Tous deux. Ma sœur, te souvient-il encore Du château que baignait la Dore ? Et de cette tant vieille...
Page 107 - ... entendue de la foule; mais les lettres, qui parlent une langue universelle, languissent et meurent dans les fers. Comment tracera-t-on des pages dignes de l'avenir, s'il faut s'interdire, en écrivant, tout sentiment magnanime, toute pensée forte et grande? La liberté est si naturellement l'amie des sciences et des lettres, qu'elle se réfugie auprès d'elles lorsqu'elle est bannie du milieu des peuples...
Page 113 - ... et se déploie dans les solitudes du ciel comme le condor. Il ya du démon, du sorcier et de la fée dans tout vrai talent d'imagination; il faut qu'il opère le charme: raison, justesse, art, travail, esprit, mis ensemble bout à bout, n'y suffisent pas. M. de Chateaubriand avait de ce démon. Ce qu'il faut dire en terminant, c'est qu'il était un grand magicien, un grand enchanteur: Tel nous a paru au vrai, dans les principaux traits de sa physionomie, celui que notre siècle, jeune encore,...
Page 50 - Muse, qui daignas me soutenir dans une carrière aussi longue que périlleuse, retourne maintenant aux célestes demeures! J'aperçois les bornes de la course; je vais descendre du char, et pour chanter l'hymne des morts je n'ai plus besoin de ton secours. Quel Français ignore aujourd'hui les cantiques funèbres?
Page 46 - Quand on voyage dans la Judée, d'abord un grand ennui saisit le cœur; mais lorsque, passant de solitude en solitude, l'espace s'étend sans bornes devant vous, peu à peu l'ennui se dissipe, on éprouve une terreur secrète, qui, loin d'abaisser l'âme, donne du courage, et élève le génie. Des aspects extraordinaires décèlent de toutes parts une...
Page 356 - C'est l'inspiration qui donne les citations heureuses. La mémoire est une muse, ou plutôt, c'est la mère des muses que Ronsard fait parler ainsi : Grèce est notre pays, mémoire est notre mère. « Les plus grands écrivains du siècle de Louis XIV se sont nourris de citations.
Page 296 - ... le croire. Vous savez si j'étais triste, l'année dernière; jugez donc de ce que je serai cette année. J'ai pourtant pour moi l'assurance d'être mieux aimée; la preuve n'en est guère frappante: il part d'ici dans deux jours, et, le 1" juillet, pour un grand voyage.

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