vêtements ridicules pour la couleur, la forme et l'ajustement. Si nous le suivons même dans son habitation, nous la trouverons sale, mal tenue, peu commode. Partout le désordre et la confusion, dans sa position comme dans l'expression de ses traits. Son œil est languissant et sans aucune manifestation; son regard fixe et hébété; sa respiration est lourde, forte, accompagnée souvent de grognement; sa voix est commune, sans inflexions harmoniques, et en rapport avec les idées qu'elle exprime, c'est-à-dire interrompues, sans ordre et sans enchaînement. (Fig. 2.) HOMME DE GÉNIE. Entre l'idiot et l'homme de génie il y a de nombreuses conditions que nous avons cru devoir négliger. Par les extrêmes, que nous décrivons, des facultés intellectuelles, on pourra aisément comprendre les modifications qui se placeront entre elles. L'homme de génie, et nous prenons aussi le point le plus élevé, a l'air noble, distingué, agréable, lors même que ses traits sont mal constitués. Sa physionomie est pleine d'expression tantôt calme, tantôt réfléchie, tantôt maîtrisée par le délire de l'inspiration, toujours en harmonie parfaite avec le sentiment qui l'anime. Son attitude a de la grandeur sans ostentation, de la dignité sans pédanterie; toutes ses positions sont aussi remarquables par leur naturel que par leur noblesse; la tête, sans trop tomber sur la poitrine, fait sentir le travail dont les extenseurs ont besoin pour la maintenir en équilibre. Dans le repos il se tient avec noblesse, quelquefois même avec négligence, d'après les phénomènes des combinaisons intellectuelles. Sa démarche est ferme et sans rudesse, sans ces vacil lations désordonnées qui indiquent la distraction. Tous ses mouvements sont rares, mais libres et énergiques. La moindre position, le moindre geste, rendent souvent chez lui des pensées et des affections multipliées et sublimes. Tout parle dans ce langage des esprits supérieurs. L'oeil est imposant et scrutateur, le regard pénétrant, plein d'une vivacité sans exagération, sans cette pétulance factice qui manifeste la prétention et l'originalité; quelquefois, au contraire, il est précis, grave et profond; quelquefois rapide et scintillant. Les développements qui se peignent sur les traits, expriment dans leur ensemble cette inspiration et cette sublimité propres à l'être intelligent et sensible, jouissant avec plénitude et perfection de l'exercice régulier des plus belles facultés morales. A cette sublime harınonie viennent se joindre la puissance et l'enthousiasme de l'élocution. Son langage est sensé, précis, entraînant; sa voix, juste dans ses intonations, frappe avec la violence et la rapidité de la foudre, et séduit toujours par le charme de la mélodie. (Fig. 3.) Si cette analyse suffit pour faire connaître l'homme dans l'exercice de ses facultés physiques ou morales; si, par cet examen de ses penchants, de ses habitudes, de ses fonctions, de ses tendances, nous sommes parvenus à le montrer tel qu'il est dans les circonstances ordinaires de la vie, devons-nous espérer que, par cette seule démonstration de son état normal, il sera facile de comprendre les modifications qu'il faudra lui appliquer dans les passions dont nous allons étudier les effets?... Telle est notre conviction.... DEUXIÈME SECTION. DU DÉSIR. Toutes les passions sont inhérentes à la vie humaine; mais elles ne se développent que lorsqu'elles sont mises en rapport avec des modificateurs extérieurs. L'âme agit d'abord par la pensée, principale faculté de l'homme moral; il faut que la sensibilité soit excitée pour que les facultés physiques soient mises en jeu. Ainsi, toute l'action humaine dépend de l'influence des excitateurs extérieurs sur la sensibilité, et c'est par les mouvements de la sensibilité que les passions se manifestent. En effet, suivons la progression des phénomènes dont la vie physique se compose; mettons surtout en parallèle le bilieux et le flegmatique, l'un, dont le système est toute susceptibilité, l'autre, |