désir de lui voir maintenir l'équilibre jusqu'à elle, donne à son regard ardent une légère expression d'inquiétude qui lui fait relever les sourcils; par le même sentiment, sa bouche reste à peine entr'ouverte et laisse échapper avec peine une respiration lente et légère. Tout dans son attitude est abandon et attente; il n'y a plus dans les muscles la même tension de la mère courant au devant de son fils (Fig. 9). Aussi le désir estil ici plus calme et sait-il attendre. Mais que l'enfant vienne à perdre l'équilibre et soit près de tomber, aussitôt les muscles de la jeune mère s'étendront avec la même violence.

Dans la curiosité de la jeune fille qui se prête à écouter (Fig. 5), nous n'avons supposé qu'un désir sans grande ardeur, qu'une indiscrète curiosité. Or, pour satisfaire ce désir, elle n'a besoin que de son oreille : écouter; sa main gauche semble imposer aux autres sens l'ordre de reporter toutes les impressions à l'ouïe. La main droite est là pour maintenir l'équilibre du corps penché sur le côté opposé. Le pied gauche soutient tout le poids du tronc, et reste solidement posé, tandis que le droit, légèrement relevé, semble remplir aussi l'action d'équilibre. On doit comprendre que la physionomie d'une telle position doit être sujette à bien des expressions, selon le sentiment que peuvent imprimer, dans le cœur de celle qui écoute, les paroles qui arrivent à son oreille; toutes les passions peuvent venir s'y peindre; nous avons cru devoir y tracer la curiosité, que nous considérons comme un désir moral.

Chez l'enfant tendant ses bras vers l'oiseau qui lui échappe (Fig. 6), c'est plus, à la vérité, l'effet de la surprise que celui du désir, qui a jeté soudainement ses bras en l'air. Mais si la surprise les a conduits dans cette direction, le désir les y maintient; l'oiseau sera déjà bien loin que l'enfant n'aura rien encore changé de la position où nous l'avons placé.