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porte, et arrangea à côté celui d'un jeune fils qu'il avait. Par suite de ma méfiance je tirai ce jeune garçon endormi dans mon lit, et je me plaçai dans celui du jeune homme. Là j'étais éveillé le visage caché sous la couverture, lorsqu'après un ghari je fus étonné de voir le goçâïn s'avancer avec un poignard aigu à la main, et me traversant, aller l'enfoncer dans la poitrine de son malheureux fils'. Effrayé, je me levai, comprenant que le goçàïn avait voulu me tuer. Je tirai mon épée, et me tins debout à la porte pour l'empêcher de sortir. Lorsque ce scélérat vit que j'étais en vie, et que son fils n'était plus qu'un cadavre, un tremblement convulsif agita son corps, et il me dit d'un ton extrêmement soumis: Jeune homme, il n'est que trop vrai que j'ai voulu attenter à votre vie; mais Dieu vous a sauvé, et le coup qui devait vous frapper m'a privé de mon fils. Actuellement que vous devez être pénétré de reconnaissance envers Dieu, je me mets sous votre protection. Misérable, lui répondis-je, jette ton poignard, et joins les mains. Puis je le saisis, lui liai les bras derrière le dos, et, au moyen d'une corde je l'attachai fortement à un poteau. Sur ces entrefaites il arriva des cavaliers, auxquels je fis part de ce qui venait de se passer. Ils entrèrent dans l'intérieur de l'édifice, et se mirent à chercher partout. Ils y trouvèrent beaucoup de richesses, et les

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1 Cette histoire est analogue à un fait qui a fourni le sujet d'un drame intéressant. Suivant ce dernier récit, vrai ou faux, un tuteur voulut se défaire de la pupille dont il avait dilapidé la fortune; mais par un hasard providentiel, la nuit de l'assassinat elle avait changé de lit avec la fille de l'assassin, qui tua ainsi sa propre fille.

cadavres de ceux que le goçâïn avait assassinés et dépouillés ensuite. Ces cavaliers me donnèrent l'argent qu'ils avaient découvert, et en l'acceptant je fis la résolution de ne voyager jamais plus qu'en caravane, ou du moins avec des compagnons. »

VERS.

Si on voyage en compagnie d'amis, on souffre à la vérité tout de même des fatigues du voyage; mais elles sont accompagnées de satisfaction.

Rien n'est plus avantageux que de voyager; mais ne va pas seul. Ainsi l'oiseau ne doit pas se séparer de sa femelle.

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