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sont peut-être appelées à réparer les crimes anciens de la domination anglaise dans ces contrées, en y répandant peu à peu les bienfaits de la religion, de la morale, de l'instruction et de la civilisation européennes (1). Nous aurions jugé, d'après les divers ouvrages compris dans le catalogue raisonné de la Bibliothèque hindoustanye (2), établi par notre savant collaborateur, M. Langlès, quel est, dans ces mêmes lieux où les sciences ont eu leur berceau, la direction la plus habituelle donnée maintenant aux travaux de l'esprit. Quelques articles de littérature chinoise (3), quelques relations de voyages en Perse, au Japon, dans l'Inde (4), etc., nous auraient préparés à étudier ces nations, dont les croyances, les habitudes, les mœurs et les lois diffèrent, sous tant de rapports, de celles que nous avons sous les yeux.

Nous aurions pénétré de nouveau dans quelques parties de l'Afrique, sous la conduite des intrépides voyageurs Belzoni, Caillaud (5), Mollien, etc., et nous aurions appris, avec M. Jomard (6), à interpréter quelques-uns de ces hiéroglyphes mystérieux que nous présentent les antiquités égyptiennes.

(1) Voy. T. I, pag. 541. — T. IV, 217, 416, 417. (2) Voy. T. I, pag. 341-346, 537, 539.

(3) Voy. T. I, pag. 141. T. III, 353.

T. II, 517-520.

(4) T. I, pag. 295 et suiv. - T. II, 366, 413, 566.

(5) T. I, pag. 347 et suiv. - T. II, pag. 367 et suiv. T. III,

353, 354.-T. IV, 370, 371, 549.

(6) T. 1, pag. 158. — T. II, 332 et suiv.

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- T. IV, 236, 237.

Dans l'Europe, un spectacle plus varié nous eût fait considérer tour à tour, chez les différens peuples qui nous environnent, l'état actuel et les produits les plus remarquables et les plus récens des sciences, de l'industrie et des arts.....

Ce résumé général, qui aurait embrassé d'une manière méthodique, et à peu près complète, tous les membres épars de la grande famille humaine, et toutes les sphères dans lesquelles l'activité de l'homme peut s'exercer, aurait pu sans doute offrir un véritable intérêt, et fournir plus d'un sujet de méditations aux hommes d'État et aux philosophes. Mais, nous n'entreprendrons pas encore d'ébaucher un semblable travail, pour lequel le tems et l'espace nous manquent également, puisqu'il faudrait remanier tous les matériaux que nous avons déjà em. ployés, afin de les disposer dans un ordre plus régulier, et d'en former une sorte de monument historique, dans le genre de l'intéressant Annuaire publié par M. Le Sur (1). D'ailleurs, les Tables des matières, que nous avons placées à la fin de chacun des quatre premiers volumes de notre collection, permettront aux lecteurs curieux de retrouver facilement les objets les plus instructifs et les principaux élémens de la civilisation, les Académies, les Sociétés savantes et d'utilité publique, les prix qu'elles proposent ou distribuent, les Universités et les établissemens d'éducation et d'instruction, l'enseigne

(1) Voy. T. IV, pag. 280 et suiv. ; et le PLAN DE L'ANNUAIRE UNIVERSEL, pag. 286.

ment mutuel et ses progrès, les inventions et les découvertes, les produits de l'industrie nationale, les journaux littéraires, scientifiques et politiques, les différentes littératures, les sciences et leurs produits, les ouvrages importans, les théâtres, etc., rapprochés et comparés dans les divers pays où s'étendent nos relations et nos recherches.

. Nous allons donc nous borner à rappeler ici, en peu de mots, les principales idées qui ont présidé à la fondation de la Revue encyclopédique, parce qu'elles doivent constamment animer l'ensemble et les détails d'exécution de cette entreprise. L'unité de direction et de plan n'exclut point la diversité infinie et l'entière liberté des opinions énoncées par nos nombreux collaborateurs, sur les questions relatives à la philosophie et aux sciences, ni la variété des élémens employés pour la composition de notre travail.

Ces vues fondamentales, que nous avions déjà exposées en partie dans notre introduction, peuvent être résumées dans les termes suivans :

Établir, dans un Recueil scientifique et littéraire, qui tend à devenir commun à toutes les nations, véritable bibliothèque analytique et universelle, par la nature et l'étendue de son plan, par le choix, la diversité, la distribution des matières qu'il doit embrasser, un point central de communication entre les amis des sciences et de l'humanité;

Procurer une grande économie de tems dans les recherches et dans les lectures, en ménageant à

chacun des collaborateurs et des lecteurs de ce Recueil, les moyens de connaître facilement, chaque mois, toutes les entreprises, les découvertes, les publications les plus importantes et les plus récentes, dans la sphère des connaissances dont il s'occupe, et dans quelque pays que ce soit ;

Préparer ainsi un abrégé précieux et continu des produits les plus remarquables de l'esprit humain, dans tous les genres, et une collection suivie de matériaux pour l'histoire littéraire ;

Abaisser peu à peu les barrières qui séparent les littératures des différentes nations, et mettre en quelque sorte les nations elles-mêmes en présence, pour les comparer, sous les rapports des faits essentiels qui peuvent caractériser la marche et les progrès de la civilisation;

Passer également en revue les différentes branches de nos connaissances, appréciées par leurs productions les plus utiles, et faciliter entre elles des échanges qui permettent de les faire avancer les unes par les autres ;

Considérer les sciences et leurs produits sous un point de vue philosophique, dans leurs rapports avec l'avancement social et avec l'utilité générale, et de manière à les rendre facilement accessibles à toutes les intelligences et à toutes les classes de lecteurs ;

Organiser une sorte d'encyclopédie vivante, qui ne soit point systématique ni stationnaire, comme le fut peut-être, à quelques égards, la première

Encyclopédie, mais qui marche avec les sciences et avec le siècle, et qui porte en elle et puisse développer librement des germes de fécondité;

Offrir, enfin, à l'activité naturelle de l'esprit humain, détournée de la sphère orageuse des passions politiques contemporaines, la sphère plus élevée et plus tranquille des hautes pensées, des nobles sentimens, appliqués à l'avancement des sciences, aux progrès de l'esprit humain, au perfectionnement de notre espèce, aux moyens d'étendre les conquêtes de l'homme sur la nature:

Tel est le véritable esprit de ce Recueil, et tels sont les résultats que nous désirons obtenir.

Les savans, les publicistes, les philosophes, les littérateurs français et étrangers, qui voudront concourir à l'exécution de notre plan, en fournissant des Mémoires ou des notices d'un intérêt général, des Analyses d'ouvrages, des Annonces Bibliographiques, des indications ou des renseignemens pour les branches des connaissances qui leur sont familières, ou pour les pays dans lesquels ils ont des relations, sont invités à comprendre, dans un bulletin scientifique et littéraire, qu'ils pourront nous adresser à divers intervalles (1):

1o. Les titres des ouvrages nouveaux les plus remarquables, qui seront successivement publiés, soit sur

(1) Les auteurs et les libraires doivent envoyer, francs de port, au directeur de la Revue Encyclopédique, rue d'Enfer-SaintMichel, no 18, les ouvrages et les extraits, mémoires ou notices, dont ils désireront l'annonce ou l'insertion.

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