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ne l'avoit eté fix mois auparavant: D'a bord j'écrivis à Monfieur Kaiser, pour qu'auffitot il eut à se porter à Vienne, je lui avois donné toutes les Instructions necessaires, pour obtenir de la Cour de pouvoir me demettre de mon Regiment, comme celle de fortir de Brifac; mais point de reponse encore de Kaiser, & de ceux à qui j'avois écrit. Pendant ce tems-'à, il fallut être affiegé dans les formes, & se battre sans avoir le moyen. Nous avions perdu Brisac, & nous nous étions rendus le Comte d'Arco, & moy à Rhinfelden, quand Kaiser, qui n'etoit parti de Vienne, que le 2. Septembre, faute de reponse, vint me joindre; Ce Capitaine étoit chargé de deux Lettres, l'une pour le Comte d'Arco, & celle cy étoit écrit de la propre main de l'Empereur, & l'autre me venoit de la part du Conseil de Guerre, on y avoit inseré Copie de la Lettre de l'Empereur, pour m'infor mer de ses intentions..

Lea

Leopold au Comte d'Arco Gouverneur de Brifac.

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Dès que Nous fumes informés, que l'Ennemy avoit investi Brisac, dont nous vous avions confié la Garde, nous ne doutames nullement, qu'il ne fut aussi dans le dessein d'en faire le siege. Ainsi nous voulons bien nous reposer sur vôtre zele, vôtre valeur, & vôtre experience, & vôtre bonne conduite, en cas de Siege, vous fordonnant, de vous bien deffendre vous & la Garnison que vous commandez, jusques à la derniere goute de sang, veillant attentivement sur tout ce qu'un bon Gouverneur doit observer; affurez vous, que le Marquis de Fade, dont vous aurez deja appris les mouvements ne manquera pas de tout tenter pour vous donner du secours, & vous delivrer. Cela étant Nous vous declarons, que Nous ne reçevrons pas vos excuses, de quelle nature qu'elles soient, si vous vous rendez, avant d'avoir attendu le secours. Le même Marquis de Bade nous a affure, que bs

vous

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vous aviez affez de monde, & depro visions, pour vous bien deffendre; pour ne rien dire de la Forteresse, qui à son avis est des meilleures, que nous ayons: ainsi il ne nous reste aucun doute, que si vous mettez en œuvre, vôtre zele & vôtre bonne foy, & secondez par vôtre valeur la bravoure des Soldats, vous ne manquerez pas de nous conserver cette importante Place, du moins jusques à la venue du secours, que je vous promets : Exhortés donc Vôtre Garnison, à bien remplir ses devoirs, & vous lui releverez sa bravoure par vôtre Exemple, l'assurant de nôtre grace particuliere, si elle se signale en cette occasion; Mais d'autant qu'il est impossible, sans courir risque dans les conjonctures presentes, de lui rien envoyer de ce que Nous lui avons destiné ici, & dans nos Etats Hereditaires, vous aurez soin d'engager le Bourgeois en y employant l'Autorité, s'il est même necessaire, de lui fournir ce que lui sera besoin , en l'affurant néanmoins, qu'il en sera indemnifé, vous l'exhorterez en même tems, de nous

étre

étre inviolablement attache; nous confiant à la bonne foy, & fidelité de Vaffal; mais si parmi le nombre il s'en trouvoit, qui fuffent portés pour l'ennemy, vous les fairez emprisonner pour plus grande seureté, vous ordonnant de punir severement celui, qui en aura été convainçu: Nous voulons, & vous ordonnons, qu'en cette occasion vous vous reconciliez avec Nôtre Marsigli, laissant à part tout sujet d'amertume & de reffentiment ; vous vous communiquerez tous vos soins & entreprises pour la deffense de la Place, n'ommettant rien de ce qui peut contribuer à nôtre bon service; Nous nous repofons entierement sur vous, nous l'avons dit ; mais sachez, que vous rendres compte, & que vous repon. drez sur vôtre reputation, sur vôtre honneur, & fur votre vie, de ce qui sera fait au contraire, telle est nôtre volonté.

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comme

Donné dans Notre Bonne Ville de
Vienne, le 2. Nov. 1703.

La

La Lettre du Conseil, au Comte de Marfigli, étoit conçue dans

ces termes :

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Quoique Nous ne pussions pas pleinement repondre, sur les plaintes que vous nous faites par vos lettres, en datte du 28. Juillet, & du 8. Août, ni porter dans les conjonctures presentes aux Griefs, que vous nous y exposez, les remedes & les temperaments convenables; Nous vous declarons néanmoins que S. A. S. le Marquis de Bade, qui est bien informé, vous fera raison, prenant le soin de pourvoir à ce qui sera de plus expedient. Nous declarons en second lieu, que Sa Maj. Imp. est fort satisfaite du zele, que vous faites paroitre pour son bon service, mais il defire de vous & vous commande de façon à vouloir étre obeï, que dans les conjonctures si delicates, ou lennemy ne cesse de faire des efforts extraordinaires, vous viviez en bonne intelligence avec le Comte d'Arco, c'est aussi ce qu'il ordonne au même de faire avec vous doindre ensemble dans

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