L'abbé de Mably, moraliste et politique: étude sur la doctrine morale du jacobinisme puritain et sur le développement de l'esprit républicain au XVIIIe siècle

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Slatkine Reprints, 1886 - Political science - 208 pages
 

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Page 85 - 11 ya toujours dans un Etat des gens distingués par la naissance, les richesses ou les honneurs: mais s'ils étaient confondus parmi le peuple et s'ils n'y avaient une voix comme les autres, la liberté commune serait leur esclavage 2 . » Quelques années après, un torrent d'idées contraires commença à occuper l'opinion publique. On sait que Rousseau
Page 153 - que le corps législatif ne doit point avoir le droit de juger la personne et par conséquent la conduite du roi; « sa personne doit être sacrée, parce qu'étant nécessaire à l'État pour que le corps législatif n'y devienne pas tyrannique, dès le moment qu'il serait accusé ou jugé, il n'y aurait plus de liberté.
Page 175 - nombreux des partisans du système anglais se l'était approprié. L'Assemblée Constituante sanctionna ce principe en acceptant le seizième paragraphe de la Déclaration des droits qui disait: « Toute société dans laquelle la séparation des pouvoirs n'est pas déterminée n'a point de Constitution.
Page 33 - des citoyens vertueux. 11 ne doute aucunement de cette force miraculeuse des législateurs, et il insinue aux moralistes qu'ils devraient savoir que, semblable au sculpteur, qui d'un tronc d'arbre fait un dieu ou un banc, le législateur forme à son gré des
Page 42 - rique et encore plus absolue lorsqu'il dit : • La science économique avait pour but de démontrer à tous les hommes qu'il n'est point d'état, point de position où le parti le plus honnête et le plus juste ne soit visiblement le plus profitable dès le jour, dès l'instant même, et le mieux calculé
Page 52 - Aucun, s'écrie-t-il, ne s'est imaginé qu'il en pouvait être autrement ; aucun par conséquent ne s'est avisé qu'on pouvait'proposer et résoudre cet excellent problème : trouver une situation dans laquelle il soit presque impossible que l'homme soit dépravé ou méchant
Page 125 - liberté souveraine dans la Gaule romaine. Les Gaulois « qui renoncèrent à la loi romaine pour vivre sous la loi salique ou ripuaire jouissaient des prérogatives propres aux Français; de sujets devenaient citoyens, avaient place dans les assemblées du Champ de Mars et entraient ainsi en part de la souveraineté et de l'administration de l'état
Page 196 - Un député, dit-il, qui ne dépend point de ses commettants peut croire qu'il a une autorité qui lui est propre, et trahir leurs intérêts. Qu'il ne puisse donc faire quelque demande qu'autant qu'il y sera autorisé par ses instructions. Cette méthode liera plus étroitement les citoyens à la puissance législative, elle attachera les
Page 125 - indifférence par le long despotisme des empereurs romains qui, en affaissant les esprits, les avait accoutumés à ne pas même désirer d'être libres. Il fait valoir encore une autre raison, c'est que « les principes du gouvernement populaire apporté de Germanie furent ébranlés et détruits presque aussitôt que les Gaules furent conquises
Page 34 - la nature dit au pervers de rougir de ses vices, de ses penchants honteux, de ses forfaits » ; il parle de la vertu avec des accents généreux; elle se confond et s'identifie chez lui, non avec l'intérêt personnel, mais avec l'intérêt général. « La vertu, dit-il, n'est que l'art de se rendre heureux soi-même de la félicité des autres.

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