Page images
PDF
EPUB

Et le ciel, et la terre ronde 30. De tholomee et de son sens

Dadam aussi, et dautres gens 31. Comment clergie fut sauuee

Par le deluge, et retrouuee 32. Des gens qui furent de bon sens 33. Des faiz et des merueilles grans Que fist virgille par clergie 34. Pourquoy fut monnoye establie. 35. Des philozophes qui alloient

Pour aprendre ce quilz deuoient 36. Que cest que de philozophie Que platon a bien recueillie 37. Et combien est la terre grant, Lune et soleil pareillement 38. Des estoilles et leurs estaiges

De leur nombre et de leurs ymaiges 39. Du hault, du gant, du firmament 40. Du ciel qui couleur da surrent 41. Du ciel empire et cristalin

Et puis recite en la parfin

De paradis et de son estre

Ou nous puissions tous dieu congnoistre

De sa gloire et de sa beaute

De tout ce nous auons traicte

Et rendu certaines raisons

Au plus brief que sceu nous auons

Afin qui ne soit ennuyeux

A lire, ne fastidieux

En priant tous ceulx qui ce liure

Auront agre de veoir et lire

Que ce faulte ou erreur y treuuent
Lamender et corriger vueillent
En excusant le sens petit

De cil qui la faict et escript
Qui lacheua et mist afin

Atout son rude et gros engin
En trauaillant son gros cerueau
Dedens la maison et chasteau
Renomme de mainte personne
Que lon dit et nomme diuonne
Dont le sieur est par droicte voye
Premier president de sauoye

Du lors il éstoit e seiour

Ce fut le dixseptiesme iour

De mars ainsi croire vous plaise

[ocr errors]

Lan courant mil cinq cens et seize

Atant finist le mirouer du monde

Prions a dieu, en qui tous bien habonde
De bon cueur et de bon vouloir

Que paradis puissons auoir.

Amen.

Goujet mentions this work in the following

manner.

« C'est ce même préjugé qu'a suivi, après Martin Franc, l'Auteur d'un poëme qui paroit été composé (1) vers la fin du quinziéme siécle, mais qui n'a été imprimé qu'en 1517 à Genêve, par Maistre Jacques Vivian. Ce poëme est intitulé, le Mirouer du monde. On ignore (2) le nom de l'Auteur. Il nous apprend seulement qu'il avoit été Secrétaire d'Antoine de Gingins, d'une famille ancienne et connue, premier Président de Sauoye sous le Duc Charles II. Gingins devenu vieux et infirme, se retira dans son Château de Divonne, au pays de Gex, et au pied du Mont Jura,

(1) Journ. Helv. Oct. 1742. p. 8. et suiv. (2) An astonishing oversight of Baulacre!

sur la frontiere de Suisse. Son Secrétaire l'accompagna dans sa retraite. Le loisir dont il y jouissoit lui donna lieu, dit-il, de composer quelque chose pour se désennuyer. Il se mit a feuilleter la Bibliothèque de son Maître, où il trouva plusieurs beaux et exquis livres, comme Strabon, Tholomée, l'Especule naturel de Vincent (de Beauvais ) Pline, Albumasar, et autres. Ensuite, il se disposa à extraire et composer en langue Gothique et Françoise, rédiger en rime ce présent liure, intitulé, le Miroüer du monde.

et

Il y a auprès de Divonne une très-belle source, qui a donné le nom à ce Village. Von, en Breton, on dans l'ancienne langue Gauloise signifie Fontaine, et Div est le même que Dieu. Ainsi Divon veut dire Fontaine divine. Mais cette belle source ne fut pas pour le Poëte la Fontaine d'Hiprocréne, ni le Mont Jura le Mont Hélicon. Ses vers sont extrêmement plats; et tout l'ouvrage se sent beaucoup du mauvais goût et de l'excessive crédulité tant du siécle de l'Auteur, que du pays qu'il habitoit. Lui même parle fort modestement de cette production, la conclut par faire excuse sur ce qu'il n'a pas mieux réussi, » etc.

et

« Ce poëme est proprement un mélange de Cosmographe et d'Histoire naturelle. On y trouve aussi l'histoire de l'invention des Arts, mais à la maniere de l'Auteur. En voici un exemple: selon lui, Ptolomée l'Astronome fut d'un grand secours aux Religieux en leur facilitant le moyen de se trouver régnliérement à l'Office de Matines. Par une méprise de six ou sept siécles seulement il lui attribuë l'invention des Horloges que l'on place dans les clochers des Eglises. Après quoi vient une longue digression morale sur les avantages d'une vie réglée, et tout ajustée à un coup de cloche. A l'égard des contes qu'il débite sur Virgile, il les multiplie le plus qu'il peut, et quelque mer

marveilleux qu'ils soient, il ne veut pas que l'on croye que ce Poëte ait été Magicien : son sentiment est que Virgile opéroit ces prodiges par la vertu des Talismans; c'est-àdire, qu'il appuye ses fables sur d'autres chimeres. Ce fut par ce moyen dit-il, que le Poëte fit une tête d'airain qui rendoit des oracles. Malheureusement ceux-ci étoient un peu équivoques, et Virgile lui-même en fut la dupe. » Bibliotheque Françoise, Tom. ix, p. 226-7-8.

L'AMIE DES AMIES. (1558)

[ocr errors]

L'Amie des Amies, imitation d'Arioste, divisée en quatre livres. C'est l'histoire d'Isabelle et de Zerbin rapportée dans le poëme de Roland l'amoureux, et imitée en vers Francois.) Par Berenger de la Tour, d'Albenas en Viva-rais, a Lyon, de l'Imprimerie de Robert Granjon, 1558, in-8.o RARE. (Printed in a character resembling the penmanship of the day. )

Goujet has given the title of this work in his Bibliothèque Françoise, Tom. VIII. p. 432-3. Goujet also notices the following of the Author: L'Ami Rustique et autres vers divers, à N. Albert, Seigneur de St. Alban. Lyon, Rob. Granjon, 1558, pet. in 8.o Sig.'de A-g. 4. (rare.) (Printed in the same character as above.)

Le Siècle d'or, et autres vers divers. Lyon, de Tournes, 1551. in-8.° Choreide, autrement Loüenge du Bal, aux Dames. A Lyon, par Jean de Tournes, 1556. in-8.o (La Naseïde, un poëme burlesque, est dans ce Recueil.)

*******

«

The translation commences thus:

Quj veut amor, et sa fureur congnoistre,
Quj veut scauoir la beauté qui fit estre
A tant de maux Zerbin auantureux,
Et d'Ysabeau si constant amoureux :
L'enfant porté sur ses aisles divines,
Comme il passa les flotz des eaux marines,
Et vint d'Escosse en Espagne allumer
Le chaste feu quj tant les fit aymer:

Je le diray et pource muse saincte

Que la vigueur de mon Ame est estainte,
Laisse les bords de ton Size doré
(Fleuue à ton nom de moy tant honoré).
Et ta faueur Je te supply m'inspire,
Si que l'amour au vray Je puisse dire
L'ardeur le feu les tourmans les dangers
Qu'ilz ont passez es païs êstrangers:
Leur fermeté, leur Dieu peu fauorable
Et de ces deux la fin tant honorable.
Charles-le-Grand n'auoit mis fin encores

Aux vieux debats et durs conflictz des Mores
(Mais les chasser de Gaulle s'attendoit
Et brauement contr'eux la deffendoit)
Quand apres l'heur d'une haute conqueste
Le Paladin Roland se meit en queste

Par terre, et mer, bois, monts, et mainte Val
Pour rencontrer celle qu'à Ronceval
L'abandonna alors qu'à toute outrance
Il combattoit pour l'amour et la France:
Et par tout là ou l'espoir le menoit,
Comm' Insense diuers chemins tenoit :
Puis cà, puis là trist' et melancolique,
Cuidant trouuer sa maistresse Angelique.

"

« PreviousContinue »