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not forget the dragoon. I hope that my prompt return will indemnify him for the loss which he may sustain by my long absence in this expedition, in which I am forced to persevere-but tell him that he shall lose nothing by waiting. General Berthier has promised me every thing for him; and he is surely a man to be depended upon.

I embrace you a thousand times, and ever remain,

Your son,

LE TURCQ

Pray tell me if you have heard from Cesar Berthe;

he is either at Milan, or Paris.

No. XXI.

Au Grand Caire, le 10 Thermidor,

L'Adjudant-Général BOYER, au Général en Chef de l'Armée d'Angleterre.

Mon Général,

NOTRE entrée au Grand Caire, fera sans doute, en France, une de ces impressions qu'occasionne toujours un événement rare; mais quand on saura l'espèce d'ennemis que nous avons eu à combattre, le peu d'art qu'ils ont employé contre nos moyens, enfin la nullité de leurs entreprises, cette expédition et nos conquêtes ne paroitront plus si extraordinaires.

Nous avons d'abord debuté par un assaut livré à une place sans défense, dont la garnison était de 500 Janissaires qui à peine sçavent tirer le fusil. C'est d'Alexandrie dont je veux parler; villasse ouverte de tout côté, qui certainement ne pouvoit s'opposer aux efforts de 25,000 hommes qui l'attaquèrent à la fois; nous y perdimes néanmoins 150 hommes, qu'on auroit pu conserver en sommant la place; mais il falloit commencer par étonner son ennemi.

L'on a ensuite marché sur les Mamelouks; gens dont la bravoure est si reconnue en Egypte. Cette soldatesque qui n'a aucune idée de tactique ; qui ne connoit de la guerre que le sang que répandent leurs armes, a paru la première fois en face de notre armée le 25 Messidor.

D'abord dès la pointe du jour, ils ont fait voir toutes leurs forces, qui rodèrent autour de notre armée, comme des troupeaux marchant tantôt au galop, tantôt au pas, par tas de 10, de 50, de 100, &c. Enfin d'une manière aussi ridicule que curieuse, vingt fois ils ont tenté la charge, mais trouvant partout un point qui leur offroit une résistance à laquelle ils ne s'attendoient pas, ils passèrent leur journée à nous tenir exposés à l'ardeur d'un soleil brûlant; si nous eussions été plus entreprenans ce jour-là, peut-être leur sort eût été décidé; mais le Général Bonaparte temporisa pour connoître son ennemi, et se mettre au fait de son genre de guerre.

La journée se décida par la retraite des Mamelouks, qui perdirent à peine 25 des leurs; nous remontâmes le Nil jusqu'au 3 Thermidor, qui fut le jour décisif de la puissance des Mamelouks.

Quatre mille hommes à cheval, ayant chacun un ou deux valets, vinrent se heurter contre une armée d'élite. Leur charge fut un acte de fureur, de rage, et de désespoir. Ils attaquèrent Desaix et Regnier les premiers. Leurs efforts furent bientôt renversés; les soldats de ces divisions les attendirent avec assurance, et à dix pas un feu de file fait sur eux, en jetta de suite 150 à terre. Ils vinrent ensuite sur la division Bon, qui les accueillit de la même manière. Enfin après divers efforts inutiles, ils prirent la fuite, et emportant leurs trésors, ils se jettent aujourd'hui dans la Haute Egypte. Cette victoire nous a donné la ville du Grand Caire, où nous sommes depuis le 4 au soir.

Il faudroit être familier avec la langue du pays, et outre ça, avoir le secret des grands, pour vous donner

K

une idée des ressources et des moyens que nous avons trouvés dans cette ville; mais à en croire ceux qui se plaignent, et les démandes de plusieurs Généraux qui veulent retourner en France, il paroit qu'il y a un grand mécontentement dans l'armée. En général, il est difficile de se figurer les maux qu'a soufferts l'armée pendant 17 jours de marche; ne trouvant nulle part de pain, ni vin, nous avons vécu de melons, citrouilles, volailles, viande de buffle, et d'eau du Nil.

Voilà, mon Général, un recit succinct de nos opérations. On parle déjà de remonter l'Egypte, jusqu'aux Cataractes du Nil; cette marche occasionnera beaucoup de démissions.

Présentez, je vous prie, mes hommages respectueux Madame Kilmaine, et croyez moi

à

Votre subordonné,

BOYER.

Rappellez-moi, je vous prie, au souvenir de mes cama

rades Rivaud, d'Arbois et Villard.

TRANSLATION..

Grand Cairo, July 28.

Adjutant-General BOYER, to the Commander in Chief of the Army of England. *

My General,

OUR entrance into Grand Cairo will doubtless excite that sensation at home which every extraordinary event is calculated to produce; but when you come to know the kind of enemy we had to combat, the little art they employed against us, and the perfect nullity of all their measures, our expédition and our victories will appear to you very common things.

We began by making an assault upon a place without any defence, and garrisoned by about 500 Janiza

General Kilmaine. This is the letter of an experienced officer, giving an account to his superior, whom he neither dared, nor, perhaps, wished to deceive, of such military operations as fell under his immediate inspection.

The "account" we know, from the most indisputable authority, to be as correct as it is spirited. It derogates a little, it must be confessed, from the wonderful prowess of Bonaparte and his band of heroes but what are we to think of a General, who gravely tells of the difficulty of scaling the ramparts of a town, which has scarce a wall or a gate that might not be forced by a serjeant's guard! or of the prodigies of valour exhibited in defeating a horde of brave but undisciplined troops, with a regular and well appointed army, of more than six times their num bers!

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