J' CITOYEN MINISTRE, 'ÉTAIS sur le point de vous offrir un essai de statistique du département de l'Aude, au moment où j'ai été appelé à la Préfecture du Léman. L'impression n'en a été achevée qu'après mon départ de Carcassonne, et j'apprends que mon successeur a bien voulu vous en faire l'envoi. J'aurais voulu pouvoir y joindre, citoyen Ministre, les tableaux dont la rédaction est prescrite à chaque Préfet ; et vous fournir dans la forme et à l'époque que vous avez indiquées, des renseignemens dont cette description n'eût alors formé que le complément. Mais le désir que j'avais de donner à ces tableaux la plus grande exactitude dont ils sont susceptibles, m'a empêché de les terminer avant de quitter le département de l'Aude. J'avais cru devoir engager à y concourir tous ceux que leur position, leurs études, leur goût ou les fonctions qu'ils ont autrefois exercées, mettaient à por tée de connaître quelques-uns des objets si divers et si multipliés, sur lesquels j'étais interrogé par le Gouvernement. La société d'Emulation, Arts et Agriculture du département de l'Aude renferme dans son sein plusieurs hommes qui réunissent à la volonté d'être utiles à leur pays, beaucoup de connaissances positives sur ses productions, son industrie et ses ressources. Cette société est partagée en quatre sections, placées dans les quatre chefs-lieux d'arrondissement. J'avais adressé à cha cune une série de questions, et chaque membre s'était chargé d'y répondre pour ce qui concerne un certain nombre de communes, soit d'après ses propres notions, soit d'après celles qu'il tâcherait de recueillir. Cette division du travail et du territoire m'avait paru le seul moyen de rassembler de tous les points, des détails suffisans et tels que vous les attendez. Je n'avais encore reçu aucune réponse, quand de nouvelles fonctions m'ont amené dans un autre pays; ainsi les élémens dont je devais composer le travail relatif aux tableaux que demande le Gou |