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ratif approchera de l'unité et augmentera de force. La sureté de l'Allemagne exige l'existence d'un Etat intermédiaire entre la France et le bas Rhin, assez puissant pour empêcher les armes Françaises de s'établir sur les bords de ce fleuve, entre Mayence et l'Yssel. Les Pays Bas Autrichiens, et le territoire situé entre l'ancienne frontière de la France, la Meuse, la Moselle, et le Rhin, réunis à la Hollande, pourroient former un Etat, qui serviroit de poste avancé contre la France, comme l'étoit jadis le Piémont et la Savoye pour l'Italie.

La frontière de Dunkerque à Thionville est celle à laquelle les rois de France ont donné le plus de soins, et où il y a le plus de moyens d'attaque de rassembler. La prudence exige d'opposer à la force le moins de foiblesse possible.

La Hollande, devenue puissance continentale n'a pas en elle-même, malgré sa nouvelle étendue de quoi opposer suffisamment de résistance à la France. Elle ne peut même avec cet agrandissement, assurer son existence qu'en défendant ses places fortes assez long temps pour attendre l'arrivée d'un secours étranger.

La démolition de places fortes de barrière a privé les Pays Bas entre l'Océan et la Meuse de tout appui, et il en couteroit beaucoup de les rétablir. Luxembourg seul assure quelque protection contre la France: tant que cette forteresse appartiendra à un Etat voisin de la Hollande, l'indépendance de cette Puissance sera toujours menacée. Cet Etat, voisin et limitrophe de la France dépendroit entièrement d'elle. C'est ainsi que Louis XIV. a préparé dans les places le long du Bas Rhin ses conquêtes en 1672. Si la conservation de la Hollande doit dépendre de secours étrangers, il n'est pas suffisant que les Princes ses voisins entretiennent des troupes selon leur convenance particulière: mais il faut établir dans son voisinage un système militaire qui oblige les Princes d'Allemagne à placer leurs troupes le plus promptement possible sur pied de guerre. Il ne faut plus que, comme autrefois, au moment des opérations, l'on perd de son temps en discussions sur la mode

de conduire la guerre, sur la nomination du Général en Chef, et sur la formation des magazins de munitions, d'armes, et de vivres. Toute négligence à cet égard n'auroit d'autre résultat que d'amener encore la perte de la Hollande et l'asservissement de l'Allemagne.

que

La France, engagée sur la Lorraine, l'Alsace, et l'Italie, ne pourra guères disposer de plus de 200,000 hommes entre la mer et la Moselle. La Hollande, avec 60,000 hommes sur pied, auroit besoin d'une armée auxiliaire de 140,000 hommes, les Souverains du Nord de l'Allemagne devroient s'engager à fournir. Cette armée auxiliaire devroit avoir son Etat Major, établi dans quelque grande ville, telle que Hambourg, Brême, ou Hanovre. Il devroit être composé d'un Ministre de la guerre, d'un Intendant-général, d'un général d'artillerie, d'un général du génie, et des officiers et adjoints nécessaires. Il auroit la direction de l'administration militaire et de tous les préparatifs pour la guerre, dans les endroits choisis pour cela. Le Weser et la Fulde semblent la meilleure ligne pour l'établissement des arsenaux pour l'armée du Nord de l'Allemagne. Les arsenaux devroient être établis à fraix communs, et successivement fournis du nécessaire.

Tous les Souverains du Nord de l'Allemagne s'engagent de se soumettre pour ce qui regarde les arrangements militaires au plan proposé, d'après les circonstances, par l'Etat Major. Le lieu de son séjour sera aussi celui d'une école d'artillerie et de génie. Les Princes de la Confédération choisiront les membres de cet Etat Major, et resteront en rapport avec eux. Ils auront annuellement, chacun à son tour, l'inspection des travaux assignés par l'Etat Major et sur toute l'administration militaire.

Si la Hollande peut-être considérée comme le boulevard du Nord de l'Allemagne, il en seroit le même du pays situé entre la Moselle, la Sare, et le Rhin, depuis Germersheim à Coblentz, relativement au Sud de l'Allemagne. L'on pouvoit d'après les mêmes principes, former pour cette partie méridionale, et la défense de la rive droite du Rhin depuis Philipsbourg jusqu'à

la frontière de la Suisse, une armée du Sud, également avec 140,000 hommes avec son Etat Major, siégeant à Francfort sur Maine, ou ailleurs, et des écoles d'artillerie et du génie.

L'Allemagne septentrionale couverte par Dusseldorf, Wesel, Juliers, Luxembourg, n'auroit pour le moment besoin d'aucune nouvelle place. Il, n'en est pas ainsi de l'Allemagne méridionale. Son armée se trouveroit toujours obligée d'agir en deux corps d'armée séparés. Le plus considérable se placera entre la Moselle, le Sare, et le Rhin; l'autre sur la droite de ce fleuve, entre Philipsbourg et Bâle. Pour faciliter les opérations du premier de ces corps il semble indispensable de réconstruire Philipsbourg, de bâtir une forteresse à la Moselle, d'établir des forts sur le Hundsrück, pour assurer les communications entre la Moselle et le Rhin à la Glain, et sur les Vosges. Mayence pourroit servir de place d'armes à ce système de places fortes, Kehl et Fribourg reconstruit suffiroient pour appuyer les opérations du second corps: on y ajouteroit quelques forts dans les gorges de la Forêt Noire, au Necker, et au Danube. Tous les Princes de l'Allemagne devroient se réunir pour le rétablissement de ces forteresses, qui garantiroient l'indépendance de cet Empire.

Il est indispensable pour la justesse de combinaisons des deux armées du nord et du sud de l'Allemagne, que leurs étatsmajors respectifs soient en rapport continuel, là où leurs succès ou leurs revers auront tant d'influence sur chacune d'elles en particulier.

Les princes Allemands de la confédération pourroient être, les grands-dues de Hanovre, de Holstein- Oldenbourg, HesseCassel, Brunswick-Wolfenbüttel, Bade, Hesse-Darmstadt et de Nassau, les Rois de Prusse, de Saxe, Bavière, Wurtemberg, et l'Empereur d'Autriche. Dans la supposition que ce dernier Souverain reçut en hérédité dans sa famille la Couronne Impériale, l'on a jugé la dignité de Grand-Duc plus convenable que celle d'Électeurs. Les Grand-Ducs et les Rois appartiendroient, selon leurs anciennes ou nouvelles possessions, à l'une des deux

divisions de l'Allemagne sous la direction suprème de l'Autriche ou de la Prusse. Les Souverains moins considérables se rangeroient à leurs voisins plus puissants qu'eux, fournissant, dans une juste proportion, leur contingent, auquel les Rois et les Grands-Ducs seroient également obligés.

Sans entrer dans tous les détails de subdivision des Provinces, et soit qu'elles soient des objets d'échange, d'indemnité ou d'agrandissement, il suffit de remarquer ici, que chacune de ces fédérations pourra, sans effort, y compris les puissances dirigeantes, porter son armée à 140,000 hommes, et il seroit à souhaiter que les Grands-Ducs fussent placés de manière à fournir de 8 à 10,000 hommes; les Rois de 15 à 25,000; tandis que la Prusse en donneroit 60,000, et l'Autriche 80,000.

Hambourg, Lübeck, Brème, et Francfort, peut-être Augsbourg, pourroient redevenir des Villes très Impériales, s'attachant, pour les objets purement militaires à leurs voisins.

Il faut pour la sureté de l'Allemagne que l'Autriche et la Prusse mettroient de côté toute jalousie.

Il peut être désagréable à la dernière de ces puissances que la Lusace appartienne à l'Autriche. Que la Saxe la cède à la Prusse, moyennant que l'Autriche renonce à son droit de suzeraineté sur cette province. La Saxe peut être dédommagée ailleurs.

La puissance de la France sera paralysée et l'on ne verra plus le spectacle honteux d'Allemands combattans contre des Allemands, du moment où l'établissement d'un système militaire contre la France et la réunion intime de la Prusse et de l'Autriche garantiront l'indépendance et la sureté de l'Allemagne. Elle est toutefois encore menacée tant que l'Italie appartient à la France. C'est à l'Autriche à y reprendre son ancienne influence et sa position précédente, et de tâcher d'y établir un système fédératif à l'instar de celui proposé pour l'Allemagne.

Il pourroit être composé du Roi de Naples et des Deux Siciles, du Pape, du Grand-Duc de Toscane, et de l'Empereur

d'Autriche, et aurait un Etat-major pour la gestion des affaires militaires, qui devroit communiquer avec celui des armées d'Allemagne.

La nouvelle constitution Germanique seroit garantie par l'Autriche, l'Angleterre, et la Prusse.

L'Empereur d'Autriche reprenant son titre d'Empereur d'Allemagne, a le droit, du consentement de l'Angleterre et des Grands-Ducs, et des Rois de la confédération, de déclarer la guerre et de mettre l'Allemagne sous les armes.

L'on devra songer à donner une constitution à ce nouvel état fédératif, à établir une diète et à en fixer les attributions. La liberté du commerce préviendra qu'il n'éprouve des enl'établissement des douanes arbitraires.

traves par

Il n'a pas été question de la Suède ni du Danemark, parceque ces Puissances n'appartiennent pas au système fédératif de l'Allemagne; rien n'est plus aisé que de les laisser y prendre part si elles le désirent, ce qui sans doute contribueroit au repos et à l'indépendance de l'Europe.

Lord Clancarty to Lord Castlereagh.

The Hague,' December 1, 1813. My dear Lord-I have little to add to what you will find in my regular and private despatches of this date. The principal matter is that, with the exception of a degree of enthusiasm such as I never before witnessed, and which was certainly never surpassed, we have literally nothing with which to defend ourselves in case of attack, or even of a predatory excursion.

Gorcum, you will see, is the point at which a considerable force of the enemy is assembling, with what view I am not.

1 After the battle of Leipzig, the Dutch Provinces, like all the German States, rose to assert their independence; the Stadtholder, who arrived at the Hague in November, was proclaimed Sovereign Prince of the Dutch Netherlands; and Lord Clancarty was appointed his Britannic Majesty's representative at his Court.

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